L'OMS demande que soit généralisée la limitation de la publicité pour le tabac et que soit interdit le financement des manifestations sportives par des fabricants de cigarettes, pratique qui tend à se généraliser.

Nouvelle stratégie de lutte contre la lèpre

On a commencé à fabriquer en Grande-Bretagne des lots de vaccins anti-lèpre, à partir de bacilles cultivés sur cellules de tatou et tués par irradiation. Cette opération se déroule sous l'égide de l'OMS et d'un organisme créé en 1974 pour étudier l'immunologie de la lèpre, l'IMMLEP.

Actuellement on compte 4 millions de lépreux recensés ; leur nombre réel est probablement trois fois plus élevé. Les voies d'infection du bacille ne sont pas complètement connues. On est certain toutefois qu'il ne s'agit pas de contagion par contact. La transmission aérienne est la plus probable, et le lieu privilégié de pénétration dans l'organisme, la muqueuse nasale.

La préparation du vaccin pose des problèmes particuliers en raison des propriétés du bacille de Hansen. Ce micro-organisme est un parasite intracellulaire obligé, qui ne peut se développer in vitro, c'est-à-dire sur support de gélose. On ne lui connaît pas de réservoir animal naturel, ce qui n'a pas facilité la culture sur tissus. Le bacille ne se développe que sur les parties externes du corps humain, à une température inférieure à 37 °C.

Il y a une vingtaine d'années, on a pu le faire croître expérimentalement sur le coussinet plantaire de la patte arrière de souris.

Tatous

Le seul animal sur les tissus duquel on peut cultiver le bacille de Hansen est le tatou, petit mammifère de l'Amérique centrale, dont la température interne est un peu inférieure à celle de l'homme. Mais, même sur les cultures de cellules du tatou, l'agent pathogène de la lèpre ne survit pas plus de vingt semaines. Actuellement, les services de l'OMS disposent de 300 tatous dans 9 centres d'élevage ; on n'a pas encore obtenu la reproduction des tatous en captivité.

Une autre difficulté pour la préparation d'un vaccin antilépromateux est l'absence d'un antigène spécifique dans le bacille de Hansen. La lèpre se présente sous deux formes principales : la forme tuberculoïde, qui s'accompagne d'une réaction immunologique ; la forme lépromateuse, la plus invalidante, où il n'apparaît aucune réaction immunologique.

L'OMS prévoit pour la décennie 1980 un programme expérimental de vaccination d'environ 100 000 personnes. Le bilan de ce programme ne pourra être effectué que vers l'an 2000, car la lèpre est une maladie à installation très lente ; les premiers symptômes n'apparaissent que plusieurs années après l'infestation. En attendant la mise au point définitive du vaccin, les lépreux devront être traités par médication multiple. Depuis une trentaine d'années, le traitement de base était un produit à base de soufre, la dapsone, présenté sous forme de comprimés, bon marché et sans danger.

L'apparition de souches résistant à la dapsone oblige à adopter, comme pour la tuberculose dont l'agent infectieux est proche de celui de la lèpre, un traitement associant trois médicaments. La résistance à la dapsone a pour point de départ certains globules blancs du sang, les macrophages ; d'où une nouvelle voie de recherche par culture du bacille de la lèpre sur macrophages de tatou.

La résonance magnétique nucléaire radiographie les tissus mous

Un des principaux inconvénients de la radiologie aux rayons X est de ne pouvoir mettre en évidence les tissus mous de l'organisme, à moins d'un traitement préalable les rendant opaques.

Cette difficulté est surmontée grâce à des appareils utilisant un principe totalement différent, la résonance magnétique nucléaire. Des atomes porteurs d'un moment magnétique — les atomes d'hydrogène, par exemple — sont soumis à l'action conjuguée d'un champ magnétique statique et d'un petit champ de radiofréquence oscillant.

Lorsque la fréquence du champ oscillant est égale à celle du moment des atomes dans le champ statique, les protons de l'échantillon biologique étudié résonnent tous à la même fréquence ; l'absorption de radiations électromagnétiques est proportionnelle au nombre total de protons.