Gro Harlem Brundtland, qui avait tenté de remettre de l'ordre dans une gauche usée et déchirée par de multiples querelles sur la politique de défense et les relations avec l'Alliance atlantique (Journal de l'année 1980-81), constate l'échec et cède la place à Kaare Willoch, qui forme le 14 octobre le premier gouvernement conservateur norvégien depuis 1928.

Les désaccords avec les chrétiens-populaires, qui souhaiteraient abroger une législation sur l'avortement trop libérale à leurs yeux, et avec les centristes, sur le rythme de l'exploitation des ressources de pétrole et de gaz naturel de la mer du Nord, ont rendu impossible la constitution d'une coalition majoritaire.

Mais K. Willoch peut cependant compter, au Parlement, sur l'appui des députés de ces deux partis bourgeois pour appliquer les points importants de sa politique : allégement de la fiscalité, renforcement de la compétitivité des entreprises exportatrices, lutte contre l'inflation, qui a été supérieure à 13 % en 1981.

Stagnation

Une fois l'état de grâce passé, les conservateurs rencontrent une série de difficultés d'ordre économique : l'industrie stagne, les prix continuent d'augmenter, et les prévisions faites antérieurement sur les revenus du pétrole entre 1982 et 1985 doivent être considérablement révisées en baisse.

Ceux-ci ne s'élèveront pas, comme on le pensait, à 170 milliards de couronnes mais à 61 milliards seulement. Cela s'explique par la chute des prix de l'or noir sur le marché international et par la montée en flèche des coûts de production en mer du Nord.

Les nouvelles estimations, annoncées au printemps 1982, sont accueillies comme une douche froide, car l'économie norvégienne est vulnérable et dépend beaucoup — trop, selon l'OCDE — du secteur pétrolier, qui représente 15 % du PNB, un tiers des exportations et un cinquième des recettes totales de l'État.

K. Willoch se voit dans l'obligation de revenir sur ses promesses électorales et de dire que la situation économique ne permet pas d'abaisser rapidement l'impôt sur le revenu. La priorité est donnée à l'expansion de l'économie continentale.

Au même moment, la presse révèle que le leader conservateur a touché, pendant les années où il a siégé au Parlement, des petits extra de la Fédération des industries. Cette affaire, qui gêne le parti au pouvoir, ne provoque pas toutefois de scandale, puisque ces revenus ont été très normalement déclarés au fisc. Et l'on reconnaît finalement que les députés et les ministres sont plutôt mal payés en Norvège.

Les négociations sur le renouvellement des conventions collectives posent des problèmes supplémentaires au gouvernement minoritaire, qui ne veut pas intervenir dans les discussions paritaires comme le faisaient habituellement les travaillistes. Plusieurs conflits éclatent au printemps, et la grève des 14 000 travailleurs des transports privés, au mois d'avril 1982, force les Norvégiens à laisser leurs voitures à la maison pendant quelques jours, faute de carburant.

Pays-Bas

Amsterdam. 14 140 000. 344. 0,7 %.
Économie. PIB (78) : 9 383. Productions (75) : A 5 + I 37 + S 58. Énerg. (80) : 6 208. CE (78) : 39 %. P (78) : 183. Ch. (78) : 5 %.
Transports. (78) : 8 146 M pass./km, 2 882 Mt/km. (*78) : 4 020 000 + 325 000. (*80) : 5 724 000 tjb. (78) : 12 729 pass./km.
Information. (76) : 67 quotidiens. Tirage global : *4 371 000. (76) : 3 997 000. (76) : 3 774 000. (77) : 163 000 fauteuils ; fréquentation : 26,3 M. (78) : 6 341 000.
Santé. (77) : 23 769. Mté inf. (79) : 8,5.
Éducation. (76). Prim. : 1 448 084. Sec. et techn. : 1 330 981. Sup. (75) : 288 026.
Armée.  : 102 800.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Beatrix ; succède le 30 avril 1980 à sa mère Juliana. Premier ministre : Andreas Van Agt.

Instabilité gouvernementale chronique

La vie politique est dominée par une instabilité gouvernementale sans précédent, un malaise social croissant et les bruyantes manifestations des mouvements pacifistes.