Pour sortir le pays du marasme, le président Luis Herrera Campins prend un certain nombre de mesures d'ordre fiscal. Elles doivent lui permettre d'amorcer un important programme de dépenses publiques.

En même temps, il décide de faire accélérer la mise en exploitation de la ceinture pétrolière du rio Orénoque, dont les réserves sont évaluées à plus de 1 000 milliards de barils. L'État pourra ainsi s'assurer jusqu'à l'aube du xxie siècle des ressources financières dont les trois quarts sont actuellement alimentés par l'or noir.

Conscient du mécontentement populaire qui sévit, après deux ans et demi de restrictions, le chef de l'État dépose, en mars 1982, un projet de loi portant sur la création de bons alimentaires. D'une valeur de 100 bolivars par personne et par mois, ils sont destinés à venir en aide aux catégories sociales les plus défavorisées, soit le sixième de la population.

L'Action démocratique (AD), principal parti de l'opposition, n'y voit qu'une manœuvre électorale. Malgré la perte de son leader historique, Romulo Betancourt, mort en septembre 1981, à l'âge de 73 ans, elle parvient à surmonter ses divergences internes. Face au parti gouvernemental démocrate-chrétien, l'AD désigne Jaime Lusinchi comme son candidat à l'élection présidentielle de décembre 1983.

Les événements d'Amérique centrale pèsent sur l'avenir du gouvernement autant que la situation économique et sociale. En soutenant la junte salvadorienne, le président Herrera Campins a permis à ses adversaires sociaux-démocrates de dénoncer l'alignement sur Washington.