Le Premier ministre mauritanien se rend le 10 avril 1981 à Tripoli pour une visite officielle, au cours de laquelle le colonel Kadhafi appelle à l'union entre la RASD et la Mauritanie. Un protocole de coopération entre Nouakchott et Tripoli est signé le lendemain, mais le communiqué final, dirigé contre le Maroc, ne reprend pas l'idée de l'union, chère aux Libyens.

En revanche, les relations s'améliorent notablement avec le Sénégal, puisque, le 5 mars, le président sénégalais Abdou Diouf effectue une visite officielle en Mauritanie. Elles sont bonnes aussi avec l'Algérie : un accord de coopération économique est signé au cours de la visite officielle du chef de l'État mauritanien à Alger.

Tension

Reste à normaliser avec la France. Depuis la chute de l'ancien président Ould Daddah, le climat est morose entre Paris et Nouakchott. La France a approuvé en 1979 l'accord de paix et soutenu la position neutraliste mauritanienne. En 1980, pourtant, les relations se tendent à nouveau, car Moktar Ould Daddah, soigné en France, y reste et se garde de rentrer dans son pays, où il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Les 150 soldats français qui protégeaient Zouérate regagnent la France, mais il reste encore sur place environ 300 coopérants français, dont 180 enseignants et 110 techniciens de la prospection et de l'exploitation minières. Malgré les difficultés politiques, la coopération continue, et deux conventions de financement (pour trois millions de F) sont signées le 5 juillet 1980 entre la Mauritanie et la France.

En définitive, la politique étrangère mauritanienne reste tant bien que mal fidèle aux grands axes qu'elle s'est fixés : neutralité dans le conflit saharien ; solidarité africaine, arabe et islamique ; rôle de médiateur et de plaque tournante entre Afrique blanche et Afrique noire ; appartenance au tiers monde non aligné.

Mozambique

Maputo. 10 200 000. 13. *2,3 %.
Économie. PIB (75) : 295. Énerg. (76) : 133. CE (75) : 8 %.
Transports. (73) : 396 M pass./km, 3 400 Mt/km. (72) : 89 300 + 21 500.
Information. (75) : 5 quotidiens ; tirage global : 79 000. (76) : 225 000. (71) : 19 500 fauteuils ; fréquentation : 3,2 M. (76) : 52 000.
Santé. (71) : 510. Mté inf. (73) : 19,1.
Éducation. (72). Prim. : 577 997. Sec. et techn. : 54 650. Sup. (76) : 906.
Armée.  : 26 300.
Institutions. État indépendant le 25 juin 1975 (ancienne colonie portugaise). Constitution du 25 juin 1975. Chef de l'État : Samora Moïses Machel.

Entre l'Est et l'Ouest

Les dirigeants de Maputo hésitent-ils entre l'Est et l'Ouest ? On serait tenté de le croire lorsqu'on constate l'importance de leurs ouvertures en direction de la France.

Pourtant, les relations restent apparemment cordiales avec l'Union soviétique et se détériorent avec les États-Unis. De même, le maintien de liens économiques étroits avec l'Afrique du Sud (Journal de l'année 1979-80) n'exclut pas un sérieux raidissement de l'attitude de Pretoria à l'égard des autorités mozambicaines.

Joaquim Chissano, ministre des Affaires étrangères, effectue une visite officielle en France (30 août-2 septembre 1980) ; c'est la première fois qu'un membre du gouvernement de Maputo effectue un tel déplacement. Olivier Stirn se rend le 27 novembre dans la capitale mozambicaine, où il participe à la conférence des pays donateurs aux neuf États d'Afrique australe, assises destinées à favoriser la constitution d'un front commun face au pouvoir pâle sud-africain. La France apporte une aide immédiate aux victimes de la sécheresse qui ravage six des dix provinces du pays.

En visite à Moscou, Samora Machel y appuie sans réserve, le 22 novembre, la politique soviétique. Des navires soviétiques mouillent en février 1981 au large de Beira et de Maputo, tandis que, le mois suivant, quatre diplomates américains sont expulsés par les autorités. Quelques jours plus tard, accusés de travailler pour la CIA, deux ressortissants américains sont arrêtés, ce qui entraîne la suspension immédiate de l'aide accordée par les États-Unis.

Durement éprouvé par les actions militaires de représailles que l'armée sud-africaine multiplie en territoire mozambicain — notamment en janvier et en mars 1981 — pour y détruire les sanctuaires des guérilleros de l'ANC en lutte contre l'apartheid, S. Machel doit faire face à une opposition armée.