Le projet de « fusion » tchado-libyenne proposé par le colonel Kadhafi au lendemain de cette victoire demeure cependant lettre morte, par suite d'une levée générale de boucliers en Occident et en Afrique contre une entreprise dont le caractère annexionniste paraît évident.

Contentieux

La victoire tchadienne du colonel Kadhafi, obtenue au détriment de la diplomatie française, accentue la détérioration des relations entre Paris et Tripoli, déjà passablement tendues à la suite de la mise à sac, le 4 février 1980, de l'ambassade de France en Libye (Journal de l'année 1979-80). Vers la mi-janvier 1981, le colonel Kadhafi menace Paris d'un « boycottage économique global ».

La France, pour sa part, suspend sine die la livraison des 10 patrouilleurs rapides lance-missiles commandés par Tripoli en 1977, et laisse sans réponse une proposition du chef de l'État libyen suggérant « une réunion au plus haut niveau entre les deux pays en vue de régler le contentieux africain ».

Sur le plan arabe, le régime de Tripoli demeure isolé. La proposition du colonel Kadhafi d'« union totale » avec Damas n'est suivie d'aucun effet pratique. Un certain froid s'est installé dans les relations avec Alger à la suite des initiatives africaines de Tripoli.

Avec l'Arabie Saoudite, offensée par une remarque désobligeante du colonel libyen, c'est la rupture des relations diplomatiques. En revanche, la Libye réussit, fin janvier 1981, à normaliser partiellement ses relations avec la Tunisie, compromises lors de l'affaire de Gafsa, et proclame unilatéralement, le 28 mars, la fin de l'« état d'affrontement avec l'Égypte ».

Aventurisme

Cette dernière mesure semble motivée par le souci d'ôter tout prétexte à un conflit militaire avec l'Égypte, que certains à Tripoli estiment presque inéluctable. Les Libyens font à ce propos état d'un « plan secret » de la nouvelle administration Reagan, dont l'objectif serait l'élimination du colonel Kadhafi grâce à une intervention armée organisée par des États arabes conservateurs, tels que l'Égypte.

Ce qui paraît certain, c'est que la nouvelle administration américaine découvre soudain, début avril 1981, le « danger libyen », l'« aventurisme militaire » du colonel Kadhafi et son soutien au « terrorisme international ». Le Département d'État annonce, le 6 mai, l'expulsion de tous les diplomates libyens présents à Washington, sans toutefois rompre officiellement les relations diplomatiques avec Tripoli.

Cette mesure n'est cependant pas prise au tragique par le colonel Kadhafi, qui rejette toute idée de représailles contre une décision qu'il qualifie de « nouvel enfantillage de la part des États-Unis ».

Madagascar

Antananarivo. 8 510 000. 15. *3 %.
Économie. PIB (75) : 232. Productions (74) : A 41 + I 18 + S 41. Énerg. (76) : 66. CE (75) : 16 %.
Transports. (*77) : 278 M pass./km, 210 Mt/km. (*77) : 57 400 + 52 300. (77) : 193 M pass./km.
Information. (74) : 9 quotidiens ; tirage global : 59 000. (76) : 609 000. (76) : *8 000. (74) : 12 400 fauteuils ; fréquentation : 2,9 M. (76) : 32 000.
Santé. (76) : 767.
Éducation. (75). Prim. : 1 133 013. Sec. et techn. : *132 000. Sup. : 8 385.
Armée.  : 13 000.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). La nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 21 décembre 1975, institue la République démocratique de Madagascar. Président de la République : capitaine de frégate Didier Ratsiraka. Premier ministre : Désiré Rakotoarijaona.

Malawi

Lilongwe. 5 820 000. 49. *3,2 %.
Économie. PIB (76) : 140. Productions (73) : A 49 + I 15 + S 36. Énerg. (76) : 56. CE (76) : 20 %.
Transports. (*77) : 59 M pass./km, 198 Mt/km. (76) : 10 200 + 10 600. (77) : 118 M pass./km.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 9 000. (76) : *130 000. (75) : 2 300 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (77) : 22 000.
Santé. (75) : 104. Mté inf. (71) *150.
Éducation. (76). Prim. : 663 940. Sec. et techn. : *16 000. Sup. (75) : 1 148.
Armée.  : 3 600.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et chef de l'exécutif : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

Bamako. 6 470 000. 5. *2,5 %.
Économie. PIB (75) : 89. Énerg. (76) : 27. CE (75) : 10 %.
Transports. (*77) : 129 M pass./km, 149 Mt/km. (74) : 11 900 + 7 600. (77) : 88 M pass./km.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (76) : *82 000. (70) : 5 000.
Santé. (76) : 144.
Éducation. (75). Prim. : 252 393. Sec. et techn. : 55 465. Sup. : 2 936.
Armée.  : *4 350.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974 révisée par une ordonnance du Comité militaire de libération nationale (CMLN), conformément aux résolutions du congrès constitutif de l'Union démocratique du peuple malien (UDPM) en mars 1979. Chef de l'État et de l'exécutif : général Moussa Traoré, réélu le 19 juin 1979.

Maroc

Rabat. 13 470 000. 42. *3,1 %.
Économie. PIB (76) : 453. Productions (75) : A 24 + I 33 + S 43. Énerg. (76) : 273. CE (76) : 16 %.
Transports. (*77) : 835 M pass./km, 3 474 Mt/km. (76) : 347 400 + 145 700. 341 000 tjb. (77) : 1 714 M pass./km.
Information. (75) : 9 quotidiens ; tirage global : 360 000. (76) : *1 500 000. (76) : 522 000. (73) : 129 200 fauteuils ; fréquentation (76) : 32 M. (77) : 210 000.
Santé. (76) : 1 606.
Éducation. (76). Prim. : 1 667 773. Sec. et techn. : 529 027. Sup. (75) : 45 322.
Armée.  : 116 500.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution, modifiée et approuvée par référendum en mai 1980. Souverain : Hassan II, succède le 3 mars 1961 à son père Mohammed V, décédé. Premier ministre : Maati Bouabid.

La hausse des denrées alimentaires provoque une explosion populaire

Deux événements majeurs, survenus fin juin 1981, semblent situer le Maroc à un tournant important.