Afin de financer ces importations nouvelles, il faut trouver des recettes. Le prix du pétrole est augmenté, mais, sa production étant réduite (les réserves ne dureront que 15 ans au rythme actuel d'extraction), la recette globale reste la même. On pense alors à aligner le prix du gaz sur celui du pétrole.

L'Algérie se heurte à l'opposition résolue de ses deux plus gros acheteurs de gaz, l'Américain El Paso (qui enlève 10 milliards de m3 par an) et Gaz de France (qui enlève 4 milliards de m3 par an). Des négociations très difficiles s'engagent et demeurent dans l'impasse.

Succès

Les livraisons sont ralenties, à destination de la France, ou même suspendues, à destination des États-Unis. Une visite à Alger du ministre français André Giraud, en octobre 1980, ne règle pas le problème, et Gaz de France continue à payer 3,7 dollars le million de BTU un gaz facturé 6 dollars. Par mesure de rétorsion, les livraisons de pétrole à la Compagnie française des pétroles diminuent sensiblement en 1981.

La situation est encore plus mauvaise avec El Paso, puisque les négociations sont complètement rompues en février 1981. Le manque à gagner est de 1 milliard de dollars pour l'Algérie, et de 7 millions de dollars par mois pour El Paso. Des accords sont pourtant conclus pour vendre du gaz à la Grande-Bretagne (à 4,6 dollars) et à la Belgique.

L'année diplomatique est marquée par le succès que remportent, le 19 janvier 1981, à force d'habileté et de ténacité, les négociateurs algériens dans la difficile affaire des otages américains de Téhéran. Ce succès rehausse le prestige de l'Algérie et sert certainement le président Bendjedid dans la tournée africaine qu'il entreprend en mars.

Il visite le Mali, l'Angola, la Zambie, le Zimbabwe, le Mozambique, Madagascar, les Seychelles, la Tanzanie, le Congo, le Nigeria et le Niger. L'objectif est de préparer la conférence de l'OUA qui doit se tenir en juin à Nairobi, et de développer trois thèmes : le soutien aux mouvements de libération, le problème du Sahara et celui du Tchad.

Accord

Cette tournée redonne du lustre à la diplomatie algérienne, qui par ailleurs renforce la coopération économique avec la Tunisie et atténue les différends avec le Maroc. Les relations sont toujours bonnes avec le régime mauritanien, mais elles se refroidissent imperceptiblement avec le colonel Khadafi, dont Alger craint désormais l'expansionnisme.

Finalement, la partie la plus difficile se joue sans doute avec la France, malgré la bonne volonté affirmée de part et d'autre. Un voyage du ministre français des Affaires étrangères, annulé en juillet 1980, a quand même lieu en septembre.

Il aboutit à un accord sur divers points du contentieux : sécurité sociale et allocations familiales, abrogation de la législation sur les biens vacants des Français, autorisation de certains transferts de fonds français, et surtout accord sur la main-d'œuvre algérienne en France — qui est « incitée » au retour volontaire et dont la réinsertion en Algérie sera facilitée.

Mais d'autres points restent en suspens, comme le retour des archives algériennes et le problème des doubles nationalités.

Angola

Luanda. 6 900 000. 6. *2,3 %.
Économie. PIB (75) : 434. Énerg. (76) : 166. CE (70) : 24 %.
Transports. (74) : 418 M pass./km, 5 461 Mt/km. (73) : 127 300 + 35 700.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 14 000. (76) : *116 000. (72) : 35 700 fauteuils ; fréquentation : 3,7 M. (76) : 32 000.
Santé. (73) : 383. Mté inf. (72) : 24,1.
Éducation. (72). Prim. : 516 131. Sec. et techn. : 79 055. Sup. (71) : 2 660.
Armée.  : 32 500.
Institutions. État indépendant le 11 novembre 1975 (ancienne colonie portugaise). République populaire. Constitution de 1975 modifiée en août 1977. Président de la République et chef de l'exécutif : José Eduardo Dos Santos, désigné par le MPLA le 20 septembre 1979 ; succède à Agostinho Neto, décédé.

Représailles sud-africaines

Au contact direct avec l'univers du pouvoir pâle par sa longue frontière commune avec la Namibie, l'Angola sert de sanctuaire aux nationalistes namibiens qui, à partir de son territoire, harcèlent les forces de l'ordre sud-africaines (Journal de l'année 1979-80). Cette situation expose les Angolais à de sévères représailles, qui font de nombreuses victimes, civiles et militaires. C'est ainsi qu'en juillet 1980 plus de 300 personnes trouvent la mort au cours de raids lancés par l'armée de Pretoria, qui récidive en mars 1981 notamment.