Journal de l'année Édition 1981 1981Éd. 1981

Les pars de marchés de la France, en 1980, se sont quelque peu amenuisées. Les concurrences japonaise et américaine se sont amplifiées. Celles de nouveaux pays industrialisés d'Asie menacent (Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Malaisie, Hongkong). Le Royaume-Uni, à qui ses ressources en hydrocarbures off-shore profitent, reprend à la France la place de 4e exportateur mondial qu'elle lui avait ravie en 1972.

Tendance

L'année 1981, tout au moins au premier semestre, n'amène pas une demande internationale plus dynamique. Les exportations mondiales stagnent. La demande d'importation des pays de l'OCDE continue de baisser. Il n'y a pas d'accélération notable de la croissance dans les pays de l'Est, où la capacité à importer se trouve limitée par l'endettement extérieur et la volonté farouche de rééquilibrer les échanges.

Les charges de la dette des pays en développement non pétroliers font qu'ils ne peuvent accroître leurs achats. Seules les importations des pays de l'OPEP sont de nature à soutenir la demande : elles progresseraient d'au moins 20 % en volume.

Depuis octobre 1980, époque où il évoluait encore vers 4,25 F, le dollar s'apprécie. Il cote plus de 5,70 F à la fin juin 1981. Or, une appréciation de 10 centimes sur le dollar provoque un surcoût sur le solde de la balance française de 3 milliards sur l'année : environ 37 % des importations françaises, tel le pétrole, sont, en effet, libellées dans la monnaie américaine.

Ainsi, même avec une baisse des approvisionnements pétroliers, la facture devient plus pesante encore, surtout à cause du cours du dollar.

Pourtant, l'atonie du marché national calme le volume des importations. Hors énergie, celles-ci croissent de moins en moins rapidement. Une phase plus active dans l'exécution des grands contrats d'équipement a commencé : les livraisons de biens d'équipement professionnel dépassent pour la première fois 10 milliards de F en avril. Le solde positif hors énergie s'améliore de mois en mois. Les ventes de produits agro-alimentaires se distinguent en procurant d'importants surplus.

Sur les cinq premiers mois de 1981, le déficit global dépasse tout de même 22 milliards de F. Une relance de l'activité et de la consommation pourrait, hélas, valoir un nouvel élan au déficit extérieur.