Journal de l'année Édition 1981 1981Éd. 1981

Dans le même temps, sur les marchés du monde, pour maintenir leurs positions, les exportateurs français abaissent relativement plus leurs marges que dans l'Hexagone.

Aussi, l'excédent de la balance commerciale tombe-t-il de 20,6 à 10,4 milliards de F pour les biens d'équipement professionnel, de 19,5 à 14,7 milliards de F pour les voitures particulières. Et le déficit se creuse de 4,6 à 5,6 milliards de F pour les biens d'équipement ménager et de 4 à 6,5 milliards de F pour les biens de consommation courante. De positifs, les soldes deviennent négatifs pour les postes des métaux et produits du travail des métaux (– 1,5 milliard) et pour les produits chimiques et autres demi-produits (– 600 millions).

Renforts

L'agro-alimentaire vient redresser notablement la situation. Mais, quelle que soit l'importance de l'excédent dégagé dans ce secteur — le solde positif est de taille avec 16 milliards de F, soit 9,3 milliards de F de plus qu'en 1979 —, il ne compense pas l'alourdissement de la facture énergétique et la diminution sensible de l'excédent traditionnel pour les produits manufacturés.

La bonne conjoncture agricole intérieure permet de distraire des disponibilités exportables suffisantes. Une forte demande mondiale (de l'URSS, de Pologne, du Moyen-Orient, d'Afrique, par exemple) se porte sur des produits de base dont la vocation française est affirmée : principalement céréales, farines, sucre, produits laitiers, volailles, viandes bovines. (Journal de l'année 1979-80). Les vins et spiritueux représentent un apport toujours solide.

L'embargo céréalier partiel des États-Unis à l'égard de l'Union soviétique profite à la France. La hausse des cours mondiaux des céréales valorise les flux d'exportations français en la matière (15,2 millions de t). C'est aussi le cas pour le sucre (2,6 millions de t) dont les cours flambent.

Au total, l'exportation agro-alimentaire, avec 78 milliards de F, s'accroît de 21,5 % tandis que l'importation, qui se chiffre à 62 milliards de F, ne progresse que d'à peine 8 %.

Côté importation agro-alimentaire, l'accalmie des cours mondiaux du cacao et du café continue d'être enregistrée avec faveur. Il reste que les déficits, d'ordre structurel, sont toujours aussi vifs pour les produits tropicaux et les agrumes, l'alimentation animale (tourteaux de soja et manioc), les secteurs porcin, ovin et chevalin, les produits de la pêche maritime, le tabac.

Zones

Du point de vue géographique, la balance commerciale se dégrade nettement avec les pays de l'OPEP, en s'élevant, de 1979 à 1980, de – 49 à – 65 milliards de F. Mais convient-il cependant de souligner que le déficit a été sérieusement freiné, dans la mesure où les exportations françaises vers ces mêmes pays augmentent de plus de 30 %.

Le déficit s'élargit avec les États-Unis (de 14 à 24,6 milliards de F) par suite de forts achats de charbon, d'uranium enrichi, d'équipements ; avec la RFA (de 10 à 16,8 milliards de F), où fléchissent la demande intérieure et singulièrement les ventes d'automobiles françaises ; avec également l'Union économique belgo-luxembourgeoise (de 0,2 à 3,7 milliards de F) ; les Pays-Bas (de 5,2 à 8 milliards de F) et le Japon (de 4,8 à 7,1 milliards de F).

La progression de l'excédent commercial est spectaculaire avec l'Italie (de 1,5 à 5,3 milliards de F) et la Suisse (de 6,5 à 9,3 milliards de F). Les débouchés se réduisant au Royaume-Uni, du fait de la récession, avec le voisin d'Outre-Manche l'excédent se rétrécit, lui aussi, de 6,5 à 2 milliards de F.

Avec l'URSS, la prise en compte de l'arrivée désormais directe du gaz naturel soviétique en France et la hausse des tarifs pèsent lourdement dans la balance bilatérale, qui s'inscrit désormais à – 4,6 milliards de F.

En définitive, la situation est très différenciée vis-à-vis des pays industrialisés, avec lesquels la moitié du déficit total est affichée. Et il n'y a, suivant les zones, qu'avec les seuls pays en développement non pétroliers que la France peut aligner une balance en excédent (+ 18 milliards de F).