L'analyse de la répartition des victimes par catégories d'usagers révèle une relative stabilité par rapport à l'année précédente. On trouve d'abord les occupants de voitures de tourisme (6 667), suivis des piétons (2 277), des cyclomotoristes (1 279), des motocyclistes (1 066), des cyclistes (650) et enfin des occupants de véhicules utilitaires et de poids lourds (604).

On remarque cependant la poursuite de la diminution du nombre des victimes parmi les usagers des cyclomoteurs (– 11,4 %), cela étant vraisemblablement dû à la moindre utilisation de ce type de deux-roues. En revanche, le nombre de victimes s'accroît légèrement chez les piétons (+ 4 %), les cyclistes (+ 5,7 %) et les motocyclistes (+ 6,1 %).

Les médiocres résultats de 1979 avaient été mis en avant par les pouvoirs publics pour imposer deux obligations nouvelles : celle de porter sa ceinture de sécurité en ville, de jour comme de nuit, et celle d'allumer ses feux de croisement dès la nuit venue. Ces mesures n'ont pas été rapportées en dépit des bons résultats de 1980, et l'obligation d'allumer ses codes en ville, une décision qui avait pourtant suscité d'âpres polémiques, est à peu près respectée, bien que l'infraction à cette règle nouvelle n'ait jamais été sanctionnée. (Journal de l'année 1979-80.)

En novembre 1980, le ministre des Transports du dernier gouvernement Barre, Daniel Hoeffel, se déclare tout à fait favorable « à la poursuite de l'expérience », au vu des statistiques d'« accidents corporels de nuit en agglomération », dans une indifférence à peu près générale.

Alcoolisme

C'est sur les conséquences de l'alcoolisme au volant que les pouvoirs publics, en 1980, mettent l'accent. En décembre Jacques Barrot, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, dans le dernier gouvernement R. Barre, précise que la proportion de responsables d'accidents mortels ayant une alcoolémie supérieure au taux légal de 0,8 g/l est de 28 % en moyenne Les estimations chiffrent à 21,3 milliards de F pour 1980 le montant total des dépenses qui sont imputables à l'alcoolisme.

Aussi instruction est donnée aux parquets, d'une part, aux préfets, d'autre part, d'augmenter le nombre des dépistages systématiques, les contrôles devant avoir lieu au moins une fois par mois dans chaque département. Les conducteurs ayant commis une infraction et dont le taux d'alcoolémie aura été jugé illégal seront soumis systématiquement à l'examen de la commission médicale du permis, avant comparution devant un tribunal. Et ce afin de dépister les buveurs excessifs pour les orienter vers un médecin traitant.

Le ministère des Transports veille à ce que les commissions médicales procèdent à une recherche systématique de l'imprégnation alcoolique lors de l'examen d'aptitude des chauffeurs de poids lourds.

Les préfets devront refuser les autorisations nécessaires à la création, sur le domaine public routier, de débits temporaires de boissons alcooliques, et notamment interdire les stands sauvages de producteurs (vin, eau-de-vie, etc).

Enfin, le recueil des informations statistiques sera modifié, afin de permettre une meilleure connaissance du rôle de l'alcool dans les accidents de la circulation. Ces nouvelles méthodes seront utilisées à partir du 1er juillet 1981.