L'Institut national de la consommation se met également de la partie : il se lance dans la bataille pour l'indication du prix au kilo, assortie de recommandations qui font pour certains figure d'injonctions, et il entame une polémique avec la société Seb. Principal accusé, un purificateur d'eau, qui fait l'objet de deux émissions télévisées où il lui est reproché de favoriser la prolifération des bactéries dans l'eau filtrée. Seb proteste au nom du droit de réponse et porte l'affaire en justice.

Bref, le dialogue est au point mort, et les associations de consommateurs font feu de tout bois : elles sont de plus en plus nombreuses à se porter partie civile, surtout au niveau local (publicités mensongères), se battent pour le libre accès aux documents administratifs, saisissent fréquemment la commission de la concurrence (des ententes sont sanctionnées dans l'ameublement, la distribution d'eau, le commerce des lunettes). Enfin, toujours hostiles à la libération des marges du commerce, les associations de consommateurs multiplient les relevés de prix pour dénoncer les hausses abusives.

Alors, affrontement ou conciliation ? Si le pouvoir consommateur sort renforcé en 1980-81, la concertation n'y a guère gagné. Les partenaires ne sont pas encore trouvés.