Enfin, le gouvernement a admis le principe d'une majoration des taxes sur la publicité des spiritueux ; elle s'inscrit dans une politique générale de majoration des prix pour toutes les boissons alcoolisées.

Vodka

Dans l'Europe de l'Est, la Pologne est en passe de prendre la première place pour la consommation d'alcool ; 7 litres par personne et par an, dont environ 65 % sous forme de vodka et d'autres spiritueux (la proportion correspondante est de 10 % en Italie, 22 % en RFA, 45 % en Suède). En Pologne, la consommation d'alcool a été multipliée par sept depuis 1939 ; elle a triplé depuis 1970. L'âge moyen des buveurs excessifs avoisine 22 ans ; on note un net accroissement de l'éthylisme parmi les adolescents. Pour une population de 35 millions d'habitants, plus de 2 millions sont des buveurs excessifs et 700 000 sont alcooliques. À l'instigation du syndicat Solidarité, le gouvernement a décidé, en mars 1981, une diminution des points de vente, une forte hausse des prix de vente des spiritueux, et lancé des appels à la tempérance sous forme d'étiquettes collées sur les bouteilles et soulignant le risque de l'abus d'alcool.

Sauver les grands brûlés

Dans les pays occidentaux, les brûlures touchant plus de 15 % de la surface du corps sont considérées comme graves, celles qui dépassent 60 % comme mortelles, le brûlé succombant toujours à la septicémie. Indépendamment de l'étendue des lésions, leur profondeur a bien entendu une incidence sur le pronostic. Au cours de l'année 1980, plusieurs communications ont rapporté les étonnants résultats obtenus en Chine : l'institut spécialisé de Shanghai arrive à sauver 14 % de brûlés au troisième degré sur plus de 90 % de la surface corporelle. Ces performances ont été vérifiées sur place par le professeur Serge Baux, qui dirige le service des grands brûlés à l'hôpital Saint-Antoine et le service d'orthopédie et de chirurgie plastique à l'hôpital Rothschild. Ce spécialiste attribue les réussites de ses confrères chinois à trois facteurs :
– la rareté des souches microbiennes résistantes aux antibiotiques, les Chinois n'usant de ces derniers qu'avec parcimonie ;
– un personnel soignant nombreux ;
– une technique originale de greffe de la peau.

Cette dernière consiste à juxtaposer méticuleusement, sur la surface brûlée, de toutes petites pastilles de peau prélevées les unes sur le brûlé lui-même (autogreffe), les autres sur un cadavre (homogreffe), celles-ci occupant la majeure partie de la surface. Dans ces conditions, il n'y a pas de rejet de l'homogreffe. Des techniques analogues sont explorées en Occident (notamment à Paris), où l'on progresse aussi dans les résultats des traitements. On combat le rejet de l'homogreffe en détruisant les propriétés antigéniques du greffon, et l'on utilise pour l'autogreffe des cultures de cellules du patient. Mais on n'espère pas atteindre le niveau chinois : les souches microbiennes présentes dans l'environnement sont devenues trop souvent antibiorésistantes, et il n'est pas envisageable d'affecter, comme à Shanghai, un médecin et trois infirmières en permanence à chaque brûlé hospitalisé.

Création d'un Institut du médicament

Attendu depuis plusieurs mois, le décret modifiant les modalités de production et de distribution des produits pharmaceutiques en France a paru en octobre 1980. Il renforce le contrôle exercé par le ministère de la Santé sur l'admission des médicaments à la liste des produits remboursables et tend à freiner la consommation, jugée excessive, de spécialités grevant inutilement le budget de la Sécurité sociale.

Remboursement

L'inscription sur la liste de nouveaux médicaments est subordonnée à une série de conditions : amélioration réelle dans le service thérapeutique ou économie dans le coût de la santé ; mention du nom commun (ou générique) ; dans la publicité destinée au corps médical, indication du coût du traitement journalier. Les médicaments figurant déjà sur la liste, mais jugés non indispensables à la thérapeutique, pourront être radiés. L'ensemble de ces mesures apparaît comme une pression exercée sur les médecins pour réduire les coûts des prescriptions, et sur les laboratoires pour ne pas lancer sur le marché de fausses innovations, au détriment d'une recherche véritable.