Chez les dépressifs, il y aurait un dysfonctionnement de l'hémisphère gauche : travaillant à l'hôpital Sainte-Anne, P. Etevenon a pu distinguer deux variantes d'asymétrie cérébrale chez les schizophrènes, selon qu'ils sont hébéphrènes ou paranoïdes.

L'EEG pourrait être utilisé comme un indicateur du métabolisme cérébral et de la circulation sanguine dans le cerveau. Le coefficient de corrélation entre l'EEG et la consommation d'oxygène, très élevé, est égal à 0,78.

L'alcoolisme, un mal français

Il y a en France environ 2 millions d'alcooliques et 3 millions de buveurs excessifs. Dans ce pays, la consommation totale de boissons alcoolisées, essentiellement sous forme de vin, équivalait en 1977 à 16 litres d'alcool pur par habitant et par an, soit ce que contiennent ensemble 100 litres de vin, 45 litres de bière et 2,5 litres de spiritueux. C'est la plus forte du monde.

En comparaison, la même année, cette consommation était de 12,8 litres en Italie et de 7 litres en Grande-Bretagne. Mais il y a une nette augmentation de l'alcoolisme dans les pays de la CEE : 200 % aux Pays-Bas et en RFA, 100 % au Danemark. Dans le rapport sur l'alcoolisme présenté au président de la République le 30 juin 1980 par le professeur Jean Bernard, le groupe de travail attribue cette tendance à un accroissement considérable de la production des boissons alcoolisées dans ces pays.

Fléau

L'alcoolisme coûte à la société française trois fois le budget du ministère de la Santé, soit plusieurs dizaines de milliards de francs par an. Environ 40 % des malades hospitalisés dans les services psychiatriques le sont pour psychose alcoolique ; 25 % des accidents du travail sont liés à l'alcoolisme ; 35 % des accidents mortels de la route sont imputables à l'abus d'alcool, ainsi que le quart des suicides et les quatre-cinquièmes des cancers de la bouche et des voies digestives supérieures.

Chaque année, environ 20 000 personnes meurent d'éthylisme : des suites de cirrhose du foie, de delirium tremens, de polynévrite. En outre, on constate une évolution des populations concernées Les jeunes et les femmes boivent plus que par le passé. Une table ronde de médecine périnatale (Deauville, novembre 1980) a confirmé les risques de l'alcoolisme maternel pour le fœtus. Une enquête de l'équipe médicale de Roubaix précise le profil médico-social des mères alcooliques chroniques de la région du Nord : ce sont de grandes buveuses de bière. Leurs bébés, souvent prématurés, attestent très souvent d'une souffrance fœtale aiguë.

Campagnes

Le rapport Jean Bernard préconise cinq modes d'action : recourir aux moyens juridiques existants ; créer de nouvelles réglementations sur le plan national et renforcer la politique antialcoolique au niveau de la CEE ; rendre le produit alcoolique moins dangereux en surveillant sa fabrication et sa composition ; réduire la consommation d'alcool ; organiser la prévention et l'éducation antialcooliques.

Au début de décembre 1980, le gouvernement français, classant la lutte antialcoolique « grande cause nationale », a retenu trente-cinq mesures, en grande partie, inspirées du rapport Jean Bernard Elles mettent l'accent sur la prévention et l'information. Les organismes représentatifs, tels que le Comité national de défense contre l'alcoolisme (CNDCA), ont maintenant chaque fois qu'ils le demandent accès à la télévision et à la radio.

Diverses actions spécifiques sont destinées à prévenir l'alcoolisme sur les lieux de travail, à détourner les jeunes de l'abus d'alcool : par exemple campagnes d'information dans les entreprises et à l'école, révision des manuels scolaires pour une meilleure connaissance des dangers de l'éthylisme, extension à l'alcoolisme de la mission des responsables de la lutte contre la drogue.

La lutte contre l'alcool sur la route est renforcée par l'utilisation de l'analyseur d'haleine, nouvel appareil pour mesurer le taux d'alcool du conducteur, par le dépistage de l'alcoolisme pour la délivrance du permis de conduire poids lourds, par l'interdiction des débits de boisson temporaires sur le domaine routier public. Parallèlement à l'encouragement de la consommation de boissons non alcoolisées, à base de raisin et de pomme, une réglementation plus stricte de la chaptalisation, des transactions sur le vin et de la distillation, sera mise en place.