Selon le calendrier prévu, le radiotélescope implanté en Espagne devrait être terminé en 1982 et devenir opérationnel en 1983 ; la première antenne de l'interféromètre devrait être achevée en 1983 et les deux autres en 1985-86. Sur chaque instrument, le temps d'observation sera distribué sur la base de 45 % pour la France, 45 % pour l'Allemagne et 10 % pour l'Espagne.

La sensibilité et le haut pouvoir de résolution (20 secondes d'arc à 115 GHz) du radiotélescope de 30 m en feront un instrument idéal pour la recherche de nouvelles molécules et pour la cartographie préliminaire des nuages moléculaires dans l'espace interstellaire. Pour sa part, l'interféromètre, dont la résolution sera de l'ordre de 2 secondes d'arc dans une première étape, autorisera la cartographie détaillée des régions les plus intéressantes détectées avec l'antenne de 30 m. Mais les deux instruments permettront également d'étudier la distribution des nuages moléculaires dans les autres galaxies, de mesurer avec précision la position de radiosources lointaines, etc.

Voyager 1 à la découverte de Saturne

Un an après Pioneer 11, c'est au tour de Voyager 1, doté d'instruments bien plus perfectionnés, de survoler la plus grosse planète du système solaire après Jupiter. L'observation commence le 22 août ; la sonde est encore à quelque 150 millions de km de Saturne. Puis la mission se poursuit pendant 117 jours. Le 13 novembre, l'engin est passé à seulement 124 200 km des plus hauts nuages ceinturant la planète, au terme d'un voyage de près de 2 milliards de km, durant lequel sa trajectoire n'a dévié que de 19 km par rapport aux prévisions. Quelque 18 000 images de Saturne, ses anneaux et ses satellites sont ainsi recueillies, dont certaines 6 000 fois plus fines que les meilleures obtenues depuis les observatoires terrestres.

Atmosphère

Comme Jupiter, auquel i s'apparente beaucoup, Saturne est enveloppé d'une atmosphère dense, dont on ne voit en fait que la couche supérieure, dans laquelle circulent des nuages étirés à l'équateur en bandes parallèles par une rotation rapide.

Toutefois, les images transmises par Voyager 1 révèlent, par rapport à Jupiter, quelques différences. Les bandes sombres, correspondant à des régions où retombent des masses nuageuses froides, sont plus étroites et 5 à 6 fois plus nombreuses ; elles s'étendent jusqu'à des latitudes plus élevées. Elles apparaissent moins contrastées que sur Jupiter, à cause de la présence d'une épaisse couche de brume au-dessus des nuages. La circulation atmosphérique s'apparente à celle de Jupiter, avec notamment des courants horizontaux est-ouest, de sens contraires. Mais, alors que sur Jupiter les vents les plus violents sont observés à la périphérie des bandes, sur Saturne on les rencontre au centre, où leur vitesse atteint jusqu'à 1 500 km/h et où ils engendrent de curieuses ondulations. Les vents les plus forts soufflent à l'équateur ; ils sont 4 à 5 fois plus rapides que dans l'atmosphère jovienne.

D'une manière générale, on observe sur Saturne moins de cellules de convection. Toutefois, deux taches de 10 000 à 13 000 km de diamètre, rappelant par leur aspect la fameuse Tache rouge de Jupiter, ont été photographiées, l'une dans l'hémisphère Nord, l'autre dans l'hémisphère Sud, approximativement aux mêmes latitudes (50-55°). À l'instar de la Tache rouge, elles sont plus froides que l'atmosphère environnante et pourraient correspondre à des tourbillons provoqués par des cyclones de longue durée.

Confirmation

Comme Jupiter, Saturne apparaît constitué principalement d'hydrogène et d'hélium. Cependant, dans l'atmosphère, le rapport d'abondance hélium/hydrogène est plus faible que dans celle de Jupiter : une différenciation de l'hélium et de l'hydrogène semble s'être produite, l'hélium, plus lourd, se concentrant vers le cœur de la planète.

Des émissions aurorales ont été observées dans les régions polaires. Enfin, la sonde révèle que Saturne est enveloppé d'un immense tore d'hydrogène, dans lequel baignent ses deux principaux satellites, Titan et Rhéa.