Aux querelles de personnes s'ajoutent des clivages ethniques, les Matabélés se regroupant derrière Nkomo et les Shonas derrière Mugabe. On déplore plus de cent morts dans les deux camps en février 1981, à Bulawayo, où les Hawker Hunier de l'armée de l'air interviennent pour disperser des manifestants. La semi-éviction, lors du remaniement ministériel du 10 janvier, de J. Nkomo, contraint d'abandonner son portefeuille de ministre de l'Intérieur pour celui de la Fonction publique, est à l'origine de ces affrontements fratricides.

Ce sont les troupes d'élite de l'ancienne armée rhodésienne de Ian Smith qui rétablissent l'ordre — à la grande satisfaction du puissant voisin sud-africain, qui surveille toujours avec vigilance la très inquiétante révolution du Zimbabwe.

À l'occasion de la conférence sur le développement et la reconstruction du Zimbabwe, qui se tient en mars 1981 à Salisbury, l'Occident manifeste sa confiance à R. Mugabe en lui accordant une aide de près de deux milliards de dollars étalée sur trois ans et à faible taux d'intérêt. En mai, en revanche, en dépit de la visite officielle de Robert Mugabe à Pékin, aucun accroissement substantiel de l'aide chinoise n'est envisagé.