Journal de l'année Édition 1980 1980Éd. 1980

Que le surplus de la balance commerciale soit bien accru sur des pays industriels comme la Suisse (de 5,3 à 6,5 milliards de F), le Royaume-Uni (de 4,7 à 6,5 milliards de F), l'Italie (de 300 millions à 1,5 milliard de F), l'Autriche (de 800 millions à 1,3 milliard de F), les pays socialistes (de 2,1 à 3,6 milliards de F) ou les pays en voie de développement non producteurs de pétrole (de 13,2 à 14,8 milliards de F) ne suffit cependant à colmater que très partiellement la brèche ouverte par le nouveau boom des prix pétroliers.

On remarque que s'étend la part de la CEE dans les exportations globales françaises : de 52,5 à 53,1 %. Dans les expéditions de l'agro-alimentaire, cette part atteint même 65 %.

Le 1er janvier 1980 débute la mise en œuvre des résultats du Tokyo Round : c'est la première tranche d'une série de huit réductions annuelles des droits de douane sur les produits industriels, à intervenir donc jusqu'au 1er janvier 1987, qu'une cinquantaine de pays sont convenus d'appliquer.

Sombres prévisions

Le commerce extérieur français commence bien mal l'année 1980. Durant les quatre premiers mois, le déficit en termes FOB-FOB se situe déjà à 20,6 milliards de F. Fin avril, en moyenne mobile sur douze mois, le solde négatif cumulé dépasse largement les 30 milliards de F. Les grands responsables : le coût du pétrole importé et la demande.

Le système international de fixation des prix du pétrole est plutôt chaotique et rend pour le moins imprévisible l'évolution future des cours en 1980. Cependant, de nouveaux trains de hausse sont décidés par les pays producteurs, et il apparaît que la facture pétrolière, que l'on pouvait estimer à 110 milliards de F à l'aube de l'année, serait même peut-être supérieure.

Les perspectives du commerce international en 1980 sont amoindries par l'affaiblissement prévu de la conjoncture interne des pays développés, puisque le volume de leurs importations pourrait baisser chez nombre d'entre eux en cours d'année. L'environnement international est assombri. L'essentiel de la croissance du commerce mondial proviendrait de la demande des pays de l'OPEP, contrastant avec la diminution effective constatée en 1979. Mais l'ampleur de cette augmentation demeure très incertaine.

Au milieu du printemps était envisagée une baisse de la demande française, sauf en biens d'équipement où elle s'avérait soutenue. Les perspectives de production tendaient à s'infléchir. Était escomptée une atténuation ultérieure du déficit commercial extérieur, précisément dans l'optique d'un ralentissement marqué de l'activité à l'automne.