Journal de l'année Édition 1980 1980Éd. 1980

Sports

Les XIIIes Jeux d'hiver

Pour la première fois depuis 1960, les Jeux d'hiver se sont déroulés (13-24 février 1980) dans un village : Lake Placid, dans l'est des États-Unis, qui avait déjà accueilli les Jeux d'hiver en 1932. Donc, après Innsbruck en 1964, Grenoble en 1968, Sapporo en 1972 et de nouveau Innsbruck en 1976, on a renoncé aux grandes villes. Il faut convenir que Lake Placid a été un peu dépassé par l'ampleur de l'événement et que l'organisation a présenté un certain nombre de lacunes. Beaucoup de spectateurs ont dû renoncer à assister aux épreuves faute de moyens de transport, ce qui a aggravé le déficit du Comité d'organisation.

Sur le plan sportif, ces Jeux ont été très bons malgré une neige peu abondante. Il a donc fallu utiliser tous les procédés modernes de fabrication de neige artificielle pour aménager les pistes. Les résultats ont été au demeurant très satisfaisants.

L'initiative du gouvernement américain de boycotter les Jeux d'été de Moscou, d'une part, et les délibérations du Congrès du Comité olympique international sur ce problème d'autre part ont pesé sur l'atmosphère de l'ouverture des Jeux. Cependant aucune fausse note n'est venue troubler les douze jours de compétition. On n'a relevé aucun cas de dopage sur les 480 contrôles effectués à Lake Placid.

Une fois encore, l'URSS et l'Allemagne de l'Est ont remporté le plus grand nombre de médailles. À noter toutefois un léger recul de l'URSS, qui perd son titre en hockey sur glace. L'Allemagne de l'Est ne cesse de progresser dans toutes les épreuves, sauf en ski alpin où d'ailleurs elle n'a jamais engagé personne. Mais les Jeux d'hiver valent le plus souvent par les individualités qui s'y distinguent, et quatre champions s'y sont affirmés avec éclat.

Un nom est désormais associé aux XIIIes olympiades d'hiver : celui du jeune Américain Eric Heiden (21 ans), étudiant en médecine à Madison (Wisconsin). Il a réussi l'exploit de gagner toutes les médailles d'or du patinage de vitesse hommes, soit cinq titres. Une performance jamais égalée, même avant 1976 où seules quatre épreuves étaient disputées, le 1 000 m n'étant pas inscrit aux Jeux. Le Soviétique Nicolai Zimiatov, héros du ski de fond, remporte trois médailles d'or (30 km, 50 km et relais) et réalise, pour la première fois de l'histoire, le doublé 30-50 km.

En ski alpin, le Suédois Ingemar Stenmark, le meilleur slalomeur de sa génération, n'a pas raté son rendez-vous olympique, gagnant nettement, comme aux championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen en 1978, le slalom géant et le slalom spécial. Mais la vedette est allée à la skieuse du Liechtenstein Hanny Wenzel, qui réédite l'exploit de Rosi Mittermaier à Innsbruck (Journal de l'année 1975-76), avec deux médailles d'or et une d'argent pour trois disciplines. Outre son talent, Hanny apparaît comme le symbole de la sportive dégagée des difficultés politiques dans lesquelles se débat le sport : née Allemande (d'une famille venue de l'est), elle a choisi la nationalité du paisible Liechtenstein et elle s'entraîne avec l'équipe suisse. Exemple peu commun de sport sans frontières.

En revanche, le ski français, avec une seule médaille (de bronze comme à Innsbruck) grâce à Perrine Pelen, slalom géant, n'est pas sorti d'une crise que l'on peut croire irréversible.

Les plans de carrière

Les sportifs français de haut niveau bénéficient, depuis le mois de janvier 1979, de statuts particuliers sous la forme des plans de carrière. Il s'agit de contrats individuels passés entre l'État et l'athlète. Le sportif s'engage à se consacrer pendant toute la période du contrat au sport et à l'entraînement. En contrepartie, l'État intervient sur le plan sportif et professionnel. Une aide financière lui est attribuée. Les frais spécifiques de massage, d'achat de matériel sont pris en charge. Les plans de carrière s'appliquent aux athlètes de haut niveau se classant dans les 15 premiers mondiaux de leur spécialité sur la base de leurs performances de l'année. Soixante-dix contrats ont été passés en 1979. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a inauguré en 1980 un programme de promotion qui s'applique aux espoirs de haut niveau. Parallèlement, des contrats collectifs ont été passés avec l'aviron, le basket, masculin et féminin, et le volley-ball au bénéfice de 85 sportifs. Au total, les aides nationales en faveur des sportifs de compétition ont bénéficié en 1979 à près de 700 athlètes. Elles représentent une enveloppe de 34 millions de francs.

Athlétisme

Le cross-country fait de plus en plus d'adeptes

Deux événements ont marqué l'année 1979 : d'une part, la fantastique série de records mondiaux établis, chez les hommes, par le Britannique Sébastian Coe (800 m, 1 500 m, mile) et, chez les femmes, par l'Allemande de l'Est Marita Koch (200 et 400 m) ; d'autre part, le spectaculaire développement des courses populaires (de cross-country et sur route) et la prolifération des adeptes de ce qu'on appelle le jogging.