Stratégies, bimensuel, devient hebdomadaire (19 novembre).

Fusion

30 millions d'amis/La Vie des bêtes (1er novembre 1979).

Le Quotidien du peuple/L'Humanité rouge (4 janvier 1980).

Le Spectacle du monde/Réalités (14 janvier).

Écran/La Revue du cinéma-image et son (janvier).

Concurrence

Un autre grand patron de presse occupe la vedette au cours de cette année, Jean-Charles Lignel. Six mois après son arrivée à la tête du Progrès de Lyon (Journal de l'année 1978-79), la situation se tend avec le Dauphiné libéré. Un pacte d'une durée de vingt ans conclu en 1966 entre les deux organes prévoyait la mise en commun de tous les moyens techniques et commerciaux et le regroupement de la quasi-totalité de leurs journalistes au sein de l'agence Aigles. Il en était résulté la création d'un certain nombre de sociétés communes. Mais Jean-Charles Lignel refuse de payer certaines factures qui lui paraissent injustifiées et il dénonce certains contrats. Il annonce son intention de créer ses propres sociétés pour assurer ses services. Le 16 octobre, les dirigeants du Dauphiné demandent à un tribunal arbitral d'intervenir. Ils reprochent à la direction du Progrès des « manquements graves et répétés qui paralysent complètement le système issu des accords de 1966 ». Ils affirment que Jean-Charles Lignel est débiteur de 35 millions de F.

Inquiétude

Le double arbitrage rendu le 18 décembre 1979 prononce la résiliation des fameux accords et décide que le groupe Progrès-Dauphiné cessera d'avoir une existence légale le 1er janvier 1980. Les experts doivent se pencher sur l'écheveau complexe des différentes sociétés communes, mais trois d'entre elles (publicité et annonces, imprimerie, journaux du dimanche) déposent leur bilan.

Là encore divers incidents, notamment des grèves, marquent l'inquiétude des personnels. Toutefois, les deux antagonistes s'étant engagés à réembaucher la quasi-totalité des salariés, 3 000 personnes dont 500 journalistes, la nouvelle situation est finalement bénéfique tant pour l'emploi que pour la pluralité de la presse.

Cependant, fin juin, un conflit éclate au Progrès de Lyon. Une grève des journalistes bloque la parution du quotidien pendant plusieurs jours.

Jean-Charles Lignel rachète également 91 % des parts des Dépêches de Dijon, détenues depuis 1973 par le quotidien nancéien L'Est républicain.

Simone Del Duca cède le contrôle de son groupe de presse, le deuxième groupe français, à une filiale de la BNP et à quatre compagnies d'assurances, pour une somme de l'ordre de 400 millions de F.

À Nice Matin, un conflit à propos du contrôle de production par l'informatique empêche pendant quinze jours le journal de paraître. Il se propage à Centre Presse et provoque un mouvement de grève dans neuf quotidiens du groupe Hersant.

Une grève d'un genre nouveau empêche le Matin de paraître pendant une journée : les rédacteurs entendent protester contre la collaboration d'André Frossard représentant à leur avis un « infléchissement à droite de la ligne du quotidien ».

La presse écrite n'est pas la seule à occuper, parfois, la une des journaux. L'année est marquée par l'action des radios pirates.

Liberté

Le sénateur Jean Cluzel propose, le 9 octobre, une adaptation du monopole. Pour cela, les stations de télévision devraient être ouvertes très régulièrement « aux différentes familles d'esprit qui se partagent la nation et aux porte-parole représentant les différentes provinces ». Tout cela assorti d'un code de déontologie assurant à la fois l'objectivité de l'information et la liberté des journalistes.

Le 10 janvier 1980, le secrétariat des PTT récupère la tutelle de TDF par délégation du Premier ministre.

Liberté : le mot est à l'ordre du jour à plusieurs reprises. D'abord avec le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les conditions de l'information publique en France, ensuite avec la mort tragique du ministre du Travail, Robert Boulin.

Créée le 15 mars 1979, la commission d'enquête doit remettre son rapport six mois plus tard, le 15 septembre. Mais, lorsque les députés RPR décident de voter contre le rapport de 700 pages établi par Jacques Douffiagues (UDF), celui-ci démissionne et les huit députés UDF décident de ne plus participer à la commission. Claude Martin (RPR) est alors élu rapporteur et dépose un rapport de... 19 lignes, constatant en termes généraux que l'indépendance et le pluralisme de l'information ne sont pas assurés, ce qui porte atteinte à la liberté d'expression. En fait, ce rapport est plutôt un procès-verbal de carence dont Jacques Douffiagues dira lui-même : « C'est une mascarade ! »