L'Église renouvelle ses instances de direction. Un nouveau Conseil national est élu, qui comprend 10 pasteurs et 10 laïcs, dont 5 femmes. Ce Conseil élit à la tête de l'Église réformée le pasteur Jean-Pierre Monsarrat pour une période de 3 ans.

Le pasteur Monsarrat, qui succède au pasteur Max-Alain Chevallier (Strasbourg), est né en 1927 à Londres. Il fait ses études à Paris, Saint Andrews (Ecosse) et New York. Pasteur de paroisse à Lyon, il était depuis 1970 président du conseil régional Rhône-Alpes.

Plus de 2 millions de protestants en France

Les résultats d'un sondage, publiés fin juin 1980, révèlent que 2 300 000 Français âgés de plus de 15 ans se réclament du protestantisme. Chiffre bien plus élevé que celui fourni par les Églises protestantes. Leur statut socio-économique est plus élevé que celui de leurs concitoyens qui se réclament d'autres croyances. Deux fois plus de cadres supérieurs sont protestants. Ils se déclarent plus proches de la gauche (52,5 %) — surtout du parti socialiste (41 %) — que de la droite (36,5 %). Leur attitude œcuménique s'exprime notamment par le taux élevé de mariages mixtes : 57 % des protestants mariés ont un conjoint catholique.

Anglicanisme

À la suite de la démission du Dr. Donald Coggan, un nouvel archevêque de Canterbury et primat de la Communion anglicane (70 millions de chrétiens), l'évêque de Saint Albans (Grande-Bretagne), Robert Runcie, est élu. Son intronisation, le 26 janvier 1980, donne lieu à une importante manifestation œcuménique, à laquelle assistent 5 cardinaux et une dizaine d'évêques catholiques.

Âgé de 58 ans, né à Liverpool dans une famille presbytérienne et devenu anglican à l'âge de 14 ans, le nouvel archevêque de Canterbury, qui est marié et père de deux enfants, a fait ses études à Oxford et Cambridge. Pendant dix ans, il dirige le Cuddesdon Collège, avant d'être nommé évêque de Saint Albans en 1970. Depuis 1973, il est le président anglican de la commission mixte pour le dialogue entre l'anglicanisme et l'orthodoxie.

L'Église anglicane d'Irlande élit, elle aussi, un nouveau primat. Il s'agit de Mgr John Armstrong, 65 ans, qui, depuis 1968, était évêque de Cashel. Il succède, à l'archevêché d'Armagh, à Mgr George Simms.

Au début de 1979, le Parlement du Groenland, le Landsting, approuve l'autonomie de l'Église évangélique luthérienne, jusqu'ici sous tutelle danoise. La petite Église ne comprend que 40 000 fidèles.

URSS

Les baptistes d'URSS (du moins la Communauté enregistrée par l'État) tiennent leur Congrès à Moscou en décembre 1979. L'Église fait état d'une augmentation sensible de ses membres. Depuis 1974, si 37 paroisses ont été fermées, 203 paroisses nouvelles ont été autorisées.

Œcuménisme

L'œcuménisme officiel se porte bien : les dialogues théologiques, les rencontres de responsables d'Églises, les prises de position communes face à des événements religieux (comme le 450e anniversaire de la Confession d'Augsbourg) ou sociaux (comme les lois françaises sur les immigrés) vont en se multipliant.

L'impact de l'œcuménisme officiel sur les communautés locales est plus difficile à discerner. Du moins perçoit-on l'impatience de beaucoup de chrétiens devant la lenteur des progrès. Ainsi, la première Assemblée pastorale nationale des catholiques d'Angleterre, en présence du cardinal Basil Hume, archevêque de Westminster, réunie à Liverpool du 2 au 6 mai 1980, demande avec insistance aux évêques l'adhésion de l'Église catholique au Conseil britannique des Églises.

COE

Pour la première fois dans son histoire, le COE organise une conférence où scientifiques et théologiens traitent ensemble des questions de société, d'éthique et de foi. Elle se tient à Boston, à l'Institut de technologie du Massachusetts, du 2 au 14 juillet 1979, sur le thème : Foi, science et avenir. Les résolutions finales de la conférence, dont certaines sont adressées aux gouvernements de tous les États, mettent en garde contre divers dangers, en particulier la prolifération des centrales et des armements nucléaires, les manipulations génétiques, l'épuisement rapide des ressources de la planète. Le COE déclare : « Notre théologie doit mettre l'accent sur notre responsabilité vis-à-vis de la nature, création de Dieu. »