Ainsi, pour les fabricants de biens d'équipement (ils représentent la moitié des activités de toute la profession), la production a augmenté de 0,3 % en 1979 et elle a très légèrement dépassé celle de 1973, sans retrouver toutefois son score de 1976, année exceptionnelle il est vrai en raison des mesures d'encouragement aux investissements prises alors par le gouvernement.

Les transformateurs de métaux (un peu plus du quart de la profession) ont eux aussi réussi à maintenir une progression (+ 0,3 %) de leur production. En revanche, les productions des trois autres secteurs de la mécanique (industries de précision, machinisme agricole, et activités diverses) ont diminué respectivement de 1,2 %, 4,4 % et 5,8 %.

La baisse du niveau d'activité de la profession a bien sûr entraîné à nouveau une diminution des effectifs salariés qu'elle emploie. Le nombre total des travailleurs de cette branche est revenu à 623 000 à la fin de 1979 (– 21 000 par rapport à 1978), sans que l'on puisse faire la part exacte de la baisse de l'activité et des gains de productivité. En 1974, la mécanique française comptait près de 714 000 salariés. (En six ans, les effectifs de la branche ont « fondu » de 12 %.)

Encourageant

Les investissements de la profession ont très légèrement augmenté : + 3 % du chiffre d'affaires (2,8 % en 1978). Côté commerce extérieur, les résultats de la mécanique sont beaucoup plus encourageants. À nouveau, en 1979, les ventes de machines françaises (60,2 milliards de F ; soit près de la moitié du chiffre d'affaires de la profession) ont été largement supérieures aux achats à l'étranger (46,30 milliards de F). Le taux de couverture des exportations par les importations a été de 130 %.

La part de production de matériels mécaniques vendue à l'étranger a été de 47,6 % (46 % en 1978 ; 43,1 % en 1976 ; 30,3 % en 1973). Deux secteurs se distinguent : les fabricants de biens d'équipement (65 % de leur production ont été vendus à l'extérieur) et ceux qui sont spécialisés dans les matériels de précision (65 % aussi). Enfin, les pays de la CEE restent les premiers clients de la mécanique (35 % des exportations) ; ils sont suivis des pays pétroliers (17 %).

Le 11 décembre 1979, la firme Motobécane — principal fabricant français de cyclomoteurs avec Peugeot — a annoncé qu'elle avait conclu des accords avec deux filiales du groupe Renault (bicyclettes et tondeuses à gazon) en vue de se diversifier (le but de la firme est de réaliser de 15 % à 20 % de ses ventes en dehors du cyclomoteur). Au cours des deux exercices précédents, Motobécane (830 millions de chiffre d'affaires en 1979) avait dû fermer trois de ses sept usines.

Enfin, au début du mois de septembre 1979, Valéry Giscard d'Estaing a demandé à l'Académie des sciences de lui faire un bilan des sciences et des industries mécaniques, car « la nouvelle répartition internationale du travail paraît commander que notre pays fasse un meilleur usage de cette ressource... »

Automobile

Des résultats records, mais contrastés

L'industrie automobile française a une nouvelle fois battu, en 1979, ses records de production, d'immatriculation et d'exportation. La production de voitures particulières a augmenté de 3,5 %, atteignant 3 220 394 unités auxquelles s'ajoutent 509 359 modèles français construits dans des usines étrangères. Le total est donc de 3 729 753 voitures françaises produites en 1979, soit 3 % de plus qu'en 1978.

À celles-ci s'ajoutent 416 155 véhicules utilitaires légers (de moins de 6 t de poids total maximum autorisé), dont 70 551 ont été construits dans des usines étrangères, et 47 460 poids lourds de plus de 6 t, soit un grand total de 4 193 368 véhicules construits par l'industrie automobile française en 1979.

Plafond

Le marché intérieur a, lui aussi, battu ses précédents records, absorbant 1 976 391 voitures, soit 1,6 % de plus qu'en 1978 où 1 944 986 voitures avaient été vendues. Un certain plafond semble ainsi avoir été atteint, en dessous de la barre fatidique de 2 millions de voitures.