23 février : Arrivée de la commission d'enquête de l'ONU à Téhéran. L'imam Khomeiny déclare que le sort des otages sera tranché par le nouveau Parlement.

11 mars : La commission d'enquête des Nations unies quitte Téhéran sans avoir pu rencontrer les otages.

24 mars : Sadate accueille le chah, qui a quitté Panama avant l'expiration du délai légal pour son extradition demandée par l'Iran.

1er avril : Le président Carter ajourne l'adoption de sanctions contre l'Iran à la suite d'une proposition de Bani Sadr de prendre en charge directement les otages, si les États-Unis s'engageaient à ne plus exercer de pressions sur l'Iran.

avril : Washington rompt les relations diplomatiques avec l'Iran et impose une nouvelle série de sanctions économiques contre Téhéran, après que l'imam Khomeiny ait décidé que les otages demeureraient sous le contrôle des étudiants islamiques.

17 avril : Le président Carter interdit à tous les Américains, journalistes exceptés, de se rendre en Iran et suggère que les prochaines mesures de rétorsion pourraient être d'ordre militaire.

22 avril : Les Neuf de la CEE menacent de prendre des sanctions contre l'Iran si les otages ne sont pas libérés le 17 mai, après le deuxième tour des élections législatives.

25 avril : Une opération héliportée destinée à préparer une tentative de sauvetage des 50 otages américains se termine tragiquement par la mort de 8 militaires américains dans le désert iranien de Tabas. Selon la version officielle rendue publique à Washington, l'opération de sauvetage a été annulée lorsque 3 des 8 hélicoptères du commando ont été immobilisés par suite de défaillances techniques. C'est au cours de l'évacuation des personnels engagés qu'une collision entre un avion de transport C-130 et un hélicoptère a causé la mort des 8 Américains.

26 avril : Les étudiants islamiques affirment qu'une nouvelle tentative américaine entraînerait l'« immolation des diplomates » et décident de répartir leurs otages dans une douzaine de villes iraniennes.

18 mai : Réunis à Naples, les ministres des Affaires étrangères de la CEE prennent des sanctions économiques d'une portée limitée contre l'Iran.

28 mai : Le nouveau Parlement iranien inaugure ses travaux sans évoquer le problème des otages.

29 juin : Bani Sadr déclare que le règlement du problème des otages a été rendu impossible par suite de l'intransigeance des Américains et que l'Iran « doit apprendre à vivre avec ce problème ».

Au début de juillet 1979, la situation intérieure continue de se dégrader sans que les autorités puissent faire quoi que ce soit pour mettre fin à l'« anarchie révolutionnaire » qui règne dans le pays. Le Premier ministre, M. Bazargan, menace de démissionner si un terme n'est pas mis à la dualité du pouvoir et à la multiplicité des centres de décision qui entravent la marche de son gouvernement. Pour harmoniser les rapports entre le Conseil des ministres et le Conseil de la révolution, où domine la hiérarchie religieuse, les structures du pouvoir sont réorganisées le 19 juillet. Certains ministres, tout en restant dans le cabinet, entrent au Conseil de la révolution, tandis que d'autres membres de cette assemblée, dont la composition est toujours tenue secrète, sont nommés au gouvernement.

Bicéphale

Cette réorganisation ne constitue en fait qu'un coup d'épée dans l'eau : le régime bicéphale de l'Iran demeure et ne fait qu'aggraver l'instabilité du pouvoir. Incapables de rétablir l'ordre, les autorités s'en prennent aux partis de gauche et à la presse libérale, qu'elles accusent d'être à l'origine de tous les maux. Le quotidien de gauche Ayandegan, devenu le porte-parole de l'opposition laïque, est interdit. Quatre jours plus tard, une manifestation pacifique organisée à l'appel du Front national démocratique pour protester contre cette mesure est violemment attaquée par les Hezbollahis, les troupes de choc du Parti républicain islamique de l'ayatollah Behechti, recrutées dans les bas-fonds de Téhéran. Le lendemain, ces mêmes commandos prennent d'assaut les sièges des organisations de gauche et d'extrême gauche, et se livrent dans le quartier de l'université à des autodafés de livres marxistes aux cris de « À bas les athées » et « Mort aux communistes ».