Journal de l'année Édition 1979 1979Éd. 1979

Se distinguent les exportations de champagne et de cognac, de telle sorte que l'excédent pour les vins et spiritueux passe de 2,3 à 3,4 milliards de F. En revanche, la baisse des cours du sucre, liée à la surproduction mondiale, limite la progression du chiffre d'affaires à l'exportation (2,8 milliards de F), alors pourtant que les quantités livrées atteignent un niveau record (près de 2,2 millions de t, en hausse de 30 % sur 1977). La baisse relative de la collecte laitière et la faiblesse des stocks font reculer le solde positif de 4,6 à 3,9 milliards de F. Entre 1977 et 1978, les exportations de beurre chutent en volume de 147 000 à 81 000 t, tandis que les importations s'accroissent de 150 % pour parvenir à près de 76 000 t.

Avec la faiblesse de la production intérieure et une demande accrue, les importations de viande bovine s'amplifient. Le solde négatif extérieur se creuse et parvient à 1,6 milliard de F, presque autant que pour la viande porcine dont le marché demeure très déficitaire. Mais l'exportation de poulets est très active (620 millions de F), en particulier vers les pays du Proche- et du Moyen-Orient.

En fait, le commerce extérieur agroalimentaire français reflète bien la situation de la production nationale. En outre, le poids des problèmes communautaires est éclatant : 46,5 % des importations françaises agro-alimentaires proviennent des autres partenaires de la CEE (c'est un record), vers lesquels sont dirigées 66,3 % des exportations de l'espèce. L'excédent agro-alimentaire sur le Marché commun s'élève à 11,5 milliards de F (environ 2 milliards de mieux qu'en 1977). L'Italie est le premier client (pour plus de 10 milliards de F), devant la RFA (9 milliards) ; les Pays-Bas, le premier fournisseur (6,5 milliards), précédant la RFA (4,8 milliards).

Globalement, alors qu'elle accusait un déficit approchant 4 milliards de F en 1977, la balance commerciale agro-alimentaire retrouve non seulement l'équilibre en 1978, mais encore elle affiche un excédent de 1,1 milliard de F. L'amélioration est certaine ; mais le solde est inférieur aux prévisions et on est encore loin des soldes positifs des belles années 1973 (+ 6,3 milliards) ou 1974 (+ 9,8 milliards). L'exportation agro-alimentaire, avec 55,4 milliards (+ 18,5 %), renoue en tout cas avec une situation plus normale.

Pétrole brut

La France n'importe pas plus de quantités de pétrole brut qu'en 1977, en dépit d'achats de précaution en fin d'année. Un recul des volumes de 1,5 % est même enregistré : de 118,2 à 116,4 millions de t. Et, en coût, c'est près de 4 milliards de F de moins : 54,2 milliards. Le prix moyen de la tonne de pétrole brut importé, qui se situait à 493 F en 1977, tombe à 465 F en 1978, soit une baisse un peu supérieure à 5 %. Et cela en raison de la stabilité du prix de l'or noir coté en dollars US, mais surtout de la dépréciation de la monnaie américaine.

Ainsi, pour le pétrole brut et les produits raffinés, et compte tenu des exportations et réexportations, la facture nette ressort finalement à 51 milliards contre 55 milliards en 1977. Un renchérissement affecte, par ailleurs, l'approvisionnement en gaz naturel. En définitive, le déficit énergétique tous produits s'établit à 62 milliards de F.

Pour les biens industriels manufacturés, l'excédent commercial d'ensemble (+ 43 milliards) s'accroît de 2 milliards par rapport à 1977. Grâce, entre autres, au développement notable des exportations de voitures automobiles particulières de l'ordre de 13 % et, d'une manière générale, du matériel de transport terrestre. Pour ces dernières catégories, la balance commerciale est excédentaire de 26 milliards de F.

Le redressement des fournitures à l'extérieur de biens intermédiaires (métaux, produits chimiques et autres demi-produits) est favorisé par une réactivation de la demande internationale.

La croissance des exportations de biens d'équipement ménager et de consommation est irrégulière. Le taux de couverture se maintient à 95 %, la balance commerciale demeurant négative à hauteur de – 3 milliards. Les livraisons de biens d'équipement professionnel voient assez nettement fléchir leur progression : celle-ci tombe à 4 % et la balance excédentaire (+ 15,5 milliards) perd 2 milliards sur 1977. On ressent là la baisse des grands contrats. La crise dans la construction navale se fait durement sentir. Mais, pour la première fois, la balance machines-outils devient légèrement positive.