À ce rythme, le casino de Dieppe courait à la ruine. Les fraudeurs ont avoué. Cinq sont sous les verrous.

« Escroquerie et abus de biens sociaux », tels sont les chefs d'accusation qui valent en février 1979 à Pierre Paul Guglielmacci, P-DG du casino de Bandol, et à sa sœur d'être écroués. Ils auraient détourné 1 720 000 F. L'ancien P-DG, Jean Guidoni, a été inculpé pour les mêmes motifs.

Tentative de meurtre à l'uranium

C'est une première dans les annales du crime. Son cadre : l'usine de retraitement des déchets atomiques de la Hague.

Guy Busin, chef de service à la Hague, occupé à récupérer des pièces sur sa voiture accidentée quelques mois plus tôt, découvre, en avril 1979, coincées sous le siège avant, trois rondelles de 15 cm de diamètre servant à manipuler les barres d'uranium, des queusots. Leur taux d'irradiation est encore de 10 rads par heure alors que la réglementation ne tolère pas plus de 5 rads par an.

Tandis que Guy Busin est placé sous observation médicale, l'enquête démarre, sur de très faibles indices. Le caractère entier et autoritaire de la victime lui valait sans doute une certaine inimitié de la part de ses collaborateurs, mais ces derniers sont au nombre de 88 et aucun d'eux ne semble avoir eu une raison particulière de le tuer.

Pourtant, un mois plus tard, l'atomisier est arrêté : il a craqué au bout de quelques interrogatoires. C'est un homme de 27 ans, père de deux enfants. Il s'appelle Noël Lecomte et travaille comme opérateur sur les barres d'uranium. « Je ne pouvais plus supporter les tracasseries de mon chef », déclare Noël Lecomte, que les enquêteurs décriront comme un « solitaire à la faible personnalité »

G. Busin, dont l'état n'inspire plus d'inquiétude, a repris son poste. Il reste maintenant à réviser sérieusement le système de sécurité de la Hague, qui n'a pas su détecter la sortie de l'usine des fameux queusots.

De jeunes fugueurs campent dans la fac de Vincennes

L'affaire commence le 29 janvier 1979, lorsque Pierre Merlin, président de l'université de Paris-VIII, reçoit d'une dizaine d'enseignants une demande assez étrange : celle d'autoriser un groupe de garçons et de filles de 13 à 17 ans à camper dans les locaux de la fac de Vincennes. Ce sont des fugueurs.

Pierre Merlin refuse et informe le recteur Mallet de la situation. Mais la tradition veut que la police n'intervienne pas à l'intérieur de l'université.

Malgré l'interdiction qui leur a été signifiée par P. Merlin, les jeunes (15 prétend le collectif, jamais plus de 6 déclare P. Merlin) s'installent dans deux salles, au deuxième étage, et commencent d'y vivoter, dormant à même le sol dans des sacs de couchage.

Une vingtaine de marginaux encadrent les mineurs, certains ayant trempé dans des affaires de drogue. Le public va découvrir l'histoire de Vincennes lorsqu'en février les parents d'une jeune Marseillaise de 13 ans, qui a rejoint le collectif des mineurs en lutte, portent plainte. Le père est médecin, la mère pédagogue. Ils n'ont rien de parents répressifs mais ne sont pas laxistes au point de ne pas réagir. Ils viennent à Paris et récupèrent leur fille.

Le garde des Sceaux demande au parquet l'ouverture d'une information judiciaire, le 17 février, pour détournement de mineurs et infraction à la législation sur les stupéfiants. Le collectif 7+, dénonce ce qu'il appelle « la séquestration parentale, la répression qui frappe les fugueurs ».

Finalement, l'affaire retombe, après quelques interpellations d'adultes et la dispersion des mineurs. Mais le problème demeure, les données en sont simples : plus les jeunes obtiennent de libertés et d'indépendance, plus ils en réclament. Mais, dans le même temps, ils se sentent de plus en plus mal dans leur peau. Les éducateurs devront-ils un jour renverser la vapeur et s'orienter vers des méthodes qu'on aurait pu croire périmées ?

La tragédie du Bételgeuse

50 morts : 42 Français membres de l'équipage du pétrolier et 8 Irlandais, tel est le tragique bilan de l'incendie du Bételgeuse. Il éclate à 1 heure du matin, le 8 janvier 1979, au terminal pétrolier de Whidde, au sud de la baie de Bantry en Irlande. Une série d'explosions dont le souffle brise les vitres des habitations à plus de 10 km et met en émoi la petite ville de Bantry. En quelques minutes, le pétrolier de la compagnie française Total n'est plus qu'un brasier dont se dégage un énorme nuage de fumée noire. Le Bételgeuse, qui transportait plus de 120 000 t, de pétrole, était en cours de déchargement, et 40 000 t de brut enflammé se répandent autour du navire, rendant impossible toute tentative de sauvetage. Les conclusions des enquêtes menées par les autorités françaises et irlandaises n'ont pas encore été publiées. Le Bételgeuse, construit en 1968 aux Chantiers de l'Atlantique, n'était pas équipé du dispositif de sécurité qui permet d'insuffler dans les réservoirs, en cours de déchargement, des gaz inertes à la place des gaz de pétrole réputés particulièrement inflammables. Seuls en sont munis les pétroliers construits depuis 1969.

L'affaire Petrides

Elle est longue, la route qui, en un demi-siècle, a conduit l'immigré chypriote aux prisons françaises. Elle passe par un extraordinaire culot, un peu de chance et beaucoup de travail. À 77 ans, lorsqu'il comparaît devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, Paul Petrides est universellement respecté dans le monde des arts. Il a fait Utrillo, et il est considéré comme le spécialiste mondial du peintre montmartrois. Sa fortune, amassée en 40 ans de commerce de tableaux, est évaluée à 20 millions de F. Mais les juges n'en ont que faire. Paul Petrides comparaît devant eux pour vente d'œuvres d'art volées. C'est par lui que sont revenues dans le circuit commercial les toiles dérobées chez Lespinasse, le P-DG des chocolats Banania, en avril 1972. Paul Petrides affirme n'avoir pas su d'où venaient les œuvres que lui proposait un ami, Marc Francelet, ancien photographe de presse devenu aventurier mondain. Les juges ne croiront pas qu'un expert de l'envergure de Petrides ait pu se laisser abuser. D'autant que, parmi les toiles volées, figurent des œuvres d'Utrillo. Et ils s'étonneront de certaines anomalies dans ses livres de comptes. Le 24 avril 1979, Paul Petrides est condamné à trois ans de prison ferme. Compte tenu de son âge, il bénéficiera sans doute d'une grâce médicale.