La 16e Assemblée générale de la Fédération protestante de France se déroule du 16 au 18 mars, à la Grande-Motte (Hérault). Alors que l'Assemblée de 1975 (Paris) avait pris un thème ambitieux : « Situation et vocation du protestantisme français », la FPF tient une Assemblée de gestion et examine le fonctionnement des divers services et commissions de la Fédération.

Dans son allocution d'ouverture, le président de la PFP, le pasteur Jacques Maury, appelle les Églises à ne pas fuir devant leur « ministère de vigilance chrétienne », car, dit-il, devant certains faits de société « il est des silences impossibles ». De fait, l'Assemblée vote diverses résolutions : à propos de l'avortement, elle demande que la loi Veil puisse être amendée « en tenant compte de la liberté responsable de toute femme » ; elle propose que les sacrifices dus à la crise de l'emploi « soient équitablement répartis, en résorbant encore davantage les inégalités de revenus » ; elle affirme que les travailleurs immigrés « ne doivent pas être les victimes désignées de notre égoïsme économique » ; elle souhaite enfin, à propos de l'objection de conscience, « une reconnaissance sans limitation de ce droit à l'objection ».

Taizé et Suède

Par ailleurs, le Conseil de la Fédération protestante de France a exprimé, lors de sa réunion de février, « sa préoccupation de voir ces derniers temps revenir au premier plan des divergences anciennes, (avec le catholicisme) comme celles touchant à la piété mariale ou à l'éthique ». Il a encore précisé que « les déclarations faites récemment par des frères protestants de la communauté de Taizé et tendant à valoriser l'institution pontificale n'engagent qu'eux-mêmes ». Le style du pontificat de Jean-Paul II semble créer une situation œcuménique nouvelle.

Par 54 voix contre 42, l'Assemblée de l'Église (luthérienne) de Suède a repoussé une proposition de loi tendant à réorganiser les rapports entre l'Église et l'État. La nouvelle loi aurait dû entrer en vigueur le 1er juillet 1979. Le primat de Suède, l'archevêque Olof Sundby, s'est dit profondément déçu par ce vote : « Je ne perse pas que la décision prise par l'Assemblée soit la bonne pour le renouveau dont l'Église a besoin. » Par contre, l'Assemblée a accepté, par 59 voix contre 37, la proposition du gouvernement selon laquelle hommes et femmes doivent jouir des mêmes droits pour exercer leur ministère de pasteurs dans l'Église.

Œcuménisme

Le terme d'Églises divisées ne cadre plus totalement avec la réalité, mais on ne peut non plus assurer que les Églises sont unies : telle est la constatation faite, le 4 mars 1979, par les responsables du Groupe mixte de travail, commun à l'Église catholique et au Conseil œcuménique des Églises, à l'issue de leur réunion annuelle au Louverain (Suisse). De fait, alors que les déclarations et actions œcuméniques se multiplient, la cause de l'unité des chrétiens ne semble pas avoir fait de progrès sensibles dans les Églises locales.

Rencontres entre Églises

120 théologiens de toutes les confessions chrétiennes se sont réunis à Bangalore (Inde), du 16 au 30 août 1978, à l'initiative de Foi et Constitution, le département théologique du COE. À l'issue de cette première réunion de la commission en Asie, les théologiens, et parmi eux des catholiques délégués officiellement par leur Église, ont adopté une déclaration sur l'espérance chrétienne, qui reflète largement les espoirs et les soucis des pays en voie de développement. À l'espérance, note le document, s'opposent bien des menaces : manipulation de la nature, accroissement des armements, atteintes à la dignité de l'homme, perte du sens de la vie.

Ces thèmes humanitaires, ou d'autres semblables, ont été repris à diverses reprises par des responsables d'Églises chrétiennes. C'est ainsi que la Conférence européenne des Églises a examiné, du 26 au 29 septembre, à Siofok (Hongrie), le thème : « Sécurité, désarmement et économie ». Il s'agissait de la troisième réunion convoquée par la Conférence européenne pour donner suite aux accords d'Helsinki. Un appel a été lancé pour que les Églises, dans leur prédication, fassent une part plus large à la paix et au respect de la création, pour qu'elles s'informent également des problèmes posés par la militarisation ou le désarmement.