Pour certains mammifères, domestiques ou utilisés en laboratoires, on sait déjà conserver à très basse température les œufs fécondés, et parfois même les embryons. Une équipe de chercheurs britanniques étudie la conservation des œufs humains par cette technique. On pourrait aussi envisager, pour l'espèce humaine, des banques d'ovule, sur le modèle des banques de sperme qui existent déjà. Mais quel sera le statut juridique des enfants nés de ces méthodes ?

Réduire les risques de l'anesthésie

Chaque année, des décès survenus au cours d'interventions chirurgicales souvent banales sont imputés à un accident d'anesthésie. On incrimine souvent le manque d'effectifs en médecins anesthésistes ou bien une limitation excessive du rôle qui leur est dévolu. Dans plusieurs pays européens, où l'activité des médecins anesthésistes se borne à l'assistance pendant l'opération, on observe une absence de motivation pour cette spécialité, d'où des difficultés de recrutement. Pour combattre la pénurie, on envisage d'élargir les attributions des anesthésistes.

Le 5e Congrès d'anesthésiologie, qui s'est tenu à Paris, en septembre 1978, s'est particulièrement attaché aux facteurs de risque et aux nouveaux moyens de contrôle chez les sujets à haut risque.

Enquêtes

Dans les pays industrialisés, le risque d'accident est actuellement de l'ordre de 1 pour 4 000 à 6 000 interventions. Les accidents per- ou postopératoires sont souvent dus à un manque de connaissance des antécédents de l'opéré. Pour essayer de réduire le pourcentage de risque, Simone Veil a présenté deux projets : le premier consisterait à établir de façon systématique un livret anesthésique où seraient consignées, pour chaque malade et pour chaque intervention, toutes les étapes depuis la visite préanesthésique jusqu'aux suites opératoires éventuelles. Le second projet est une enquête scientifique confiée à l'INSERM et en voie de réalisation : collationner des renseignements sur l'ensemble des actes d'anesthésie pratiqués dans divers établissements hospitaliers.

Un groupe de neurologues, de pédiatres et d'épidémiologistes américains de l'Institut national pour les maladies du système nerveux a dressé, en 1978, le bilan de sept années d'enquêtes sur des enfants dont la mère avait été anesthésiée au moment de l'accouchement. Ils ont constaté que, si l'accouchement a eu lieu sous anesthésie générale par inhalation (d'éther ou de protoxyde d'azote notamment), la proportion d'enfants présentant des troubles du comportement et du langage est relativement élevée. Elle est presque insignifiante pour les enfants nés d'un accouchement où la mère a bénéficié d'un analgésique en injection.

Contrôle

Pour l'anesthésie des sujets à haut risque, souffrant d'hypertension, de coronarite ou d'insuffisance cardiaque, une nouvelle méthode de surveillance a été mise au point. Outre l'électrocardiogramme, la mesure continue de la pression artérielle générale et celle de la pression dans les artères pulmonaires, on utilise la mesure de la pression dans les capillaires pulmonaires. Chez l'insuffisant cardiaque, par exemple, le niveau idéal de pression capillaire pulmonaire est de 15 à 20 mm de mercure, correspondant à un débit cardiaque satisfaisant. Cette nouvelle technique, qui a été rendue possible par l'invention de sondes à ballonnet, permet de déterminer et de régulariser le débit cardiaque en cours d'intervention.

Plaquettes sanguines, prostaglandines et maladies cardio-vasculaires

Le mécanisme complexe de l'intervention des plaquettes sanguines dans les accidents cardio-vasculaires (infarctus, embolie, phlébite) est pratiquement élucidé. Le rôle principal dans la formation du thrombus (bouchon tendant à obturer l'artère) revient à une famille de composés biochimiques, les prostaglandines, surtout utilisées jusqu'ici en clinique humaine comme facteurs déclenchants de l'accouchement ou de l'avortement (Journal de l'année 1975-76).

Antagonistes

Les plaquettes, ou thrombocytes, au nombre de 250 000 à 500 000 par mm3, sont de petites cellules rondes sans noyau, contenant des granules de nucléotides. À l'état normal se produisent dans les vaisseaux sanguins deux phénomènes opposés qui s'équilibrent : à partir de la même substance, la prostaglandine H2, les plaquettes fabriquent simultanément deux prostaglandines, le PGE 1, anti-agrégant, et le thromboxane A2, puissant agent agglutinant ; en même temps, les cellules musculaires lisses de la paroi interne du vaisseau produisent la prostaglandine I2, ou prostacycline, découverte en 1976, qui est le plus puissant inhibiteur de l'agrégation des plaquettes. Certaines protéines plasmatiques joueraient un rôle très important dans la régulation du métabolisme des prostaglandines.