Si RTL change de direction le 1er novembre 1978, Raymond Castang remplaçant Jean Farran à la tête de la station, qui, pour marquer l'événement, invente des week-ends musicaux à l'américaine, WRTL ; si Europe 1 ouvre un créneau dans ses programmes du dimanche à Georges Brassens ; si France-Inter confie son antenne, le matin de 7 h à 9 h, à un nouveau venu, Pierre Douglas, il n'en reste pas moins que les stations continuent à miser sur leurs valeurs sûres : Chancel, Damian, Artur, Villers pour France-Inter ; Collaro, Willar, Lescure, Diwo pour Europe 1, qui, par ailleurs voit reconfirmer l'intérêt du public pour l'Histoire d'un jour quotidienne ; Anne-Marie Peysson, Drucker, Mennie Grégoire, Philippe Bouvard pour RTL.

Les coups

Les opérations destinées à promouvoir l'image de marque des stations auprès du public sont moins frappantes. Europe 1 reste la station la plus entreprenante : le 11 janvier 1979, elle ouvre son antenne la nuit, quatre jours par semaine, jouant ainsi la concurrence du 24 h sur 24 avec France-Inter. Fin janvier, elle transporte ses émissions en Chine. Et, en mai 1979, elle s'associe avec l'hebdomadaire le Point et la revue Neptune-nautisme pour organiser une course de voiliers, La transat en double.

Pour le reste, on mise essentiellement sur les régions et la fidélisation d'auditeurs en province.

La région

France-Inter la joue d'abord avec l'implantation d'un nouvel émetteur, Réaltor, dans le Midi, qui doit lui permettre de regagner, sur ondes moyennes, des auditeurs dans la zone méditerranéenne.

Au printemps, le Train forum — toujours France-Inter — voit naître, en modulation de fréquence, une radio locale itinérante. Durant dix-huit jours, au gré du périple d'un convoi lancé sur le tour de France des villes universitaires, convoi portant de ville en ville de l'information jeunesse, Radio-France anime une radio provisoire qui, à chaque étape, diffuse un programme spécifique sur la région visitée. Le succès de l'opération, participation et écoute, montre l'intérêt que le public peut prendre, quand on lui en donne l'occasion, à des informations locales spécifiques.

France-Inter renouvellera l'expérience durant l'été 1979 en suivant le Tour de France à la voile.

Europe 1 fait un effort particulier, cette année, sur la région lyonnaise, en participant, les 8 et 9 décembre 1978, à la Fête de la lumière, ainsi que, du 6 au 12 mai 1979, au Mai de Lyon, qui donne lieu à des concerts — 30 000 spectateurs, place Bellecour, pour l'orchestre de Strasbourg — et déplace quelque 10 000 jeunes, trois soirs de suite, pour l'émission de François Diwo.

D'une manière générale, chaque station est à l'affût de l'événement régional — festival, Tour de France — qui lui permettra de promener ses émissions dans les régions.

Les jumelages

L'événement politique, en l'occurrence les élections européennes du 10 juin, est l'occasion, une fois encore, de nombreux débats. À l'exemple d'Europe 1 qui, depuis plusieurs années, fait équipe avec Antenne 2 pour coordonner informations, débats et soirées de résultats, RTL, cette année, a conjugué ses moyens avec ceux de TF 1.

On assiste ainsi à une certaine forme de concentration de l'information qui peut étonner, au moment même où chaque station radio joue la carte des régions et, de ce fait, d'une plus grande diversification de ses programmes.