Sans être révolutionnaire, puisque les mécanismes électoraux garantissent au PRI l'essentiel du pouvoir, la réforme constitutionnelle confirme l'ouverture politique du régime. Elle intervient au moment où le Mexique, assuré d'avoir des réserves de pétrole évaluées entre 40 et 200 milliards de barils, a tout lieu de penser qu'il deviendra, avant la fin du siècle, un des principaux pays pétroliers du monde. Cette perspective encourage le gouvernement du président José Lopez Portillo à préparer un plan national de développement industriel pour les dix prochaines années. Principal objectif : résoudre le problème de l'emploi. Sept millions de Mexicains, soit 40 % de la population active, sont en effet sous-employés ou en chômage.

Dès le début de l'année 1979, les visites de chefs d'État se succèdent à Mexico. Après le voyage triomphal du pape Jean-Paul II, venu souligner la nécessité de mieux répartir les richesses, c'est le président Jimmy Carter qui, du 14 au 16 février 1979, manifeste le premier le renouveau d'intérêt du monde occidental pour le Mexique. Il est suivi quelques semaines plus tard (28 février-3 mars) par le président Valéry Giscard d'Estaing. L'accueil est cordial, mais le président Lopez Portillo n'est pas dupe. Le 17 mai, c'est le Premier ministre Fidel Castro qui arrive à l'improviste, pour avoir des entretiens avec le chef d'État mexicain. Sa visite coïncide avec la démission, « pour raisons personnelles », de trois ministres du gouvernement (Affaires étrangères, Intérieur, Plan et Budget).

Résolu à s'affirmer sur le continent américain, grâce à la puissance que lui confère son pétrole, le Mexique rompt, fin mai, ses relations avec le Nicaragua. Une nouvelle phase de sa politique étrangère commence.

Marée noire

4 500 t de pétrole brut s'échappent, chaque jour, du puits Ixtoc One en éruption depuis le 3 juin. Ce puits d'exploration est situé dans la baie de Campeche. Fin juin, plus de 126 000 t de pétrole se sont déversées dans le golfe du Mexique. Les risques d'une pollution supérieure à celle de l'Amoco Cadiz (Journal de l'année 1977-78) semblent atteints.

Nicaragua

Managua. 2 310 000. 16. *3,4 %.
Économie. PIB (76) : 823. Production (76) : A 23 + I 29 + S 48. Énerg. (76) : 478. CE (76) : 30 %.
Transports. (72) : 28 M pass./km, 14 Mt/km. (*73) : 32 000 + 20 000. (76) : *75 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : *91 000. (74) : *126 000. (74) : *75 000. (76) : 55 000.
Santé. (75) : 1 400. Mté inf. (73) : 46.
Éducation. Prim. (74) : 328 900. Sec. et techn. (73) : *63 200. Sup. (72) : 12 519.
Armée.  : 7 100.
Institutions. Indépendant en 1838. République. Constitution de 1950 abrogée en septembre 1971. Président : général Anastasio Somoza Debayle, élu pour un second mandat le 1er septembre 1974.

L'insurrection sandiniste fait vaciller le régime du général Somoza

Actualité dense, souvent dramatique, politiquement très préoccupante. Les événements s'enchaînent à partir d'un exploit sans précédent dans les annales du terrorisme : le 22 août 1978, une vingtaine de guérilleros du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) occupent le siège du Parlement à Managua et prennent plusieurs centaines d'otages dont 60 députés, le président et le vice-président de l'Assemblée, ainsi que le ministre de l'Intérieur.

Le général Somoza, troisième de la dynastie qui, depuis 43 ans, règne sur le pays, doit céder aux revendications des sandinistes, libérer 60 prisonniers, qui gagnent Panama, et payer une rançon d'un demi-million de dollars.

Après ce coup d'éclat, l'opposition s'enhardit et lance, dès le 25 août, un mot d'ordre de grève générale ; elle est bientôt appuyée par les organisations patronales elles-mêmes. Largement suivie, cette grève paralyse le pays. Des mouvements insurrectionnels éclatent en plusieurs endroits. À Matagalpa, des jeunes investissent un quartier et se battent contre la Garde nationale dirigée par le fils du président. Mobilisation unanime de la population contre le régime, flottements incontestables au sein de la Garde nationale elle-même : l'heure parait venue pour lancer, le 9 septembre, un ordre d'insurrection générale.