Amérique

Canada

Ottawa. 23 320 000. 2. 0,8 %.
Économie. La balance commerciale est encore excédentaire (plus largement qu'en 1976). L'équilibre de la balance des paiements (en raison du déficit des services) n'est atteint qu'avec l'entrée de capitaux extérieurs (plus de 4 MM$ US). L'inflation atteint des niveaux inquiétants, ainsi que le chômage (7 %). Le taux de couverture est exceptionnel dans le domaine énergétique (en particulier dans celui des hydrocarbures). Les ressources naturelles demeurent le meilleur atout de l'économie dans un monde où le marché des matières premières est de plus en plus tendu.
PIB (76) : 8 410. Production (76) : A 4 + I 32 + S 64. Énerg. (76) : 9 950. CE (76) : 20 %. Population active (77) : 9 754 000, dont A : 5,7 % ; I : 28,9 % ; D : 65,4 %. Prix à la consommation (évolution 77) : + 9,5 %. Balance commerciale (77) exp. : 41,6 MM$ ; imp. : 39,5 MM$. Balance des paiements : + 0,1 MM$. Productions (77) : blé, 19,7 Mt, pétrole 73 Mt, gaz naturel 74,2 Gm3, électricité 317 TWh, cuivre 0,78 Mt, fer, 33, 2 Mt, acier 13,6 Mt, aluminium 0,98 Mt, papier 10,1 Mt.
Transports. (*76) : 3 090 M pass./km, 195 642 Mt/km. (75) : 8 870 300 + 2 157 800.  : 2 823 000 tjb. (76) : 11 944 M pass./km.
Information. (75) : 121 quotidiens ; tirage global : *4 872 000. (75) : *21 900 000. (75) : *9 390 000. (75) : 608 800 fauteuils ; fréquentation : 97,5 M. (76) : 13 885 000.
Santé. (75) : 39 104. Mté. inf. (74) : 15.
Éducation. (75). Prim. : 2 555 267. Sec. et techn. : 2 640 359. Sup. : 818 153.
Armée.  : 80 000.
Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Jules Léger. Premier ministre : Charles-Joseph Clark.

Au pouvoir, les conservateurs se trouvent face à une double crise économique et constitutionnelle

Les Canadiens font preuve de prudence en cette fin de décennie, profondément marquée par la récession économique et la crise constitutionnelle accentuée par l'élection d'un parti souverainiste au Québec. Appelés à choisir, lors d'élections législatives, entre la poursuite de grands idéaux nationaux et la sécurité, ils épousent le courant conservateur qui souffle depuis quelques années sur les provinces de l'Ouest. À l'exception des Québécois, ils rejettent ainsi seize années de régime libéral, dont onze caractérisées par Pierre-Elliott Trudeau, préférant le pragmatisme du Parti conservateur dirigé par un leader méconnu, Joe Clark.

L'humeur des Canadiens anglophones change au moment où les fédéralistes et les souverainistes parfont leur stratégie respective en vue du référendum québécois sur l'indépendance, prévu en principe en 1980.

Lutte serrée

Les Canadiens, au terme de deux mois de campagne électorale, portent au pouvoir, le 22 mai 1979, un gouvernement minoritaire du Parti conservateur, dont le chef Joe Clark, originaire de l'Alberta, devient à 39 ans le plus jeune Premier ministre de l'histoire canadienne.

La lutte serrée que pressentaient déjà les sondages donne aux conservateurs une pluralité des sièges à la Chambre des communes. Ils font élire 136 députés contre 114 libéraux, 26 néo-démocrates et 5 créditistes. Toutefois, en terme de pourcentage, le Parti libéral de Pierre-Elliott Trudeau obtient 40 % des suffrages, tandis que le Parti conservateur n'en recueille que 36 %, le Nouveau Parti démocratique 18 % et le Crédit social 5 %.

À sa première tentative électorale depuis son accession à la direction du Parti conservateur (Journal de l'année 1975-76), Joe Clark parvient à déloger le gouvernement libéral au pouvoir depuis 1963. Il réussit là où son prédécesseur, Robert Stadfield, avait échoué en 1968, 1972 et 1974. Il lui manque cependant 5 sièges pour atteindre le chiffre de 142, garant d'une majorité parlementaire absolue, et il devra, pour se maintenir au pouvoir, obtenir le soutien des tiers partis, le NPD et le CS, ce dernier parti ayant reçu l'appui inconditionnel du Premier ministre québécois, René Lévesque.

Polarisation

C'est tout de même une victoire mitigée que remporte le Parti conservateur, car, malgré des succès électoraux massifs dans 9 des 10 provinces canadiennes, il subit un cuisant échec au Québec, où il ne fait élire que 2 députés, les libéraux remportant 67 des 75 circonscriptions.