Envers et contre tous, Ian Smith et ses amis suivent leur idée. Le 30 janvier 1979, un référendum constitutionnel que Londres et Washington proclament « sans valeur » tourne au plébiscite en faveur de Ian Smith, car 70 % des 90 000 électeurs blancs y participent pour approuver la politique de leur Premier ministre. Le 17 avril, des élections législatives générales permettent la mise en place d'un Parlement biracial de 72 membres ; 63,9 % des électeurs y participent. Le prélat Abel Muzorewa, leader de l'ANC, y enlève 76 % des suffrages exprimés, emportant 51 sièges, tandis que son principal concurrent, le pasteur Sithole, qui conteste les résultats du vote, s'adjuge 14,5 % des suffrages et 12 sièges, mais, moins de deux mois plus tard, l'évêque Muzorewa perd sa majorité et ne dispose plus que de 43 sièges sur les 100 que compte le Parlement.

En dépit de l'attitude de l'ONU, qui estime le scrutin dépourvu de toute valeur, le Parlement tient sa séance inaugurale le 7 mai 1979. Le Sénat américain recommande la levée des sanctions économiques contre la Rhodésie, mais Carter, comme tous les autres dirigeants occidentaux, hésite. Le pari rhodésien apparaît aux uns et aux autres avant tout comme un défi.