Un premier conseil de la défense, présidé par le chef de l'État, a eu lieu sur ce thème le 6 juin 1978 à l'Élysée pour préparer des décisions qui devraient intervenir dans le courant de l'année 1979 à l'occasion de la révision, prévue, de la loi de programmation militaire 1976-1982 approuvée par le Parlement en 1976. Cette loi fixe les dépenses d'équipement propres à chaque armée.

Modernisation

Le rôle de la marine dans la dissuasion nucléaire n'est pas mis en cause. « La composante sous-marine de notre force de dissuasion reste, elle, assurée de son avenir jusqu'en l'an 2000 », a expliqué V. Giscard d'Estaing, le 11 avril 1978, devant les aviateurs à l'école de l'air de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

C'est seulement vers la fin de l'année 1978 que le travail (en cours) de réflexion sur l'avenir de l'arsenal nucléaire est censé aboutir à des choix gouvernementaux. La France aura, alors, une idée plus précise des réactions des grandes puissances à ses propositions de désarmement, et elle saura aussi à quoi s'en tenir des discussions bilatérales, entre Washington et Moscou, sur la limitation des armes stratégiques qui conditionne son propre effort de modernisation de sa panoplie nucléaire.

Dans la revue Défense nationale de juin 1978, le général Guy Méry, chef d'état-major des armées, a dressé la nomenclature des systèmes d'armes, tactiques et stratégiques, qui pourraient remplacer ou compléter les bombardiers Mirage IV et les missiles nucléaires du plateau d'Albion.

Le général Méry n'a pas caché que la France étudiait tous les systèmes d'armes possibles, depuis les missiles stratégiques mobiles jusqu'au missile de croisière à tête nucléaire, en passant par la bombe à rayonnement renforcé, baptisée « bombe à neutrons ».