Journal de l'année Édition 1978 1978Éd. 1978

Enfin, les ventes aux pays socialistes sont en retrait, au total de l'ordre de 4 %. L'excédent sur la zone tombe de + 4,3 à + 2,5 milliards. Les pays de l'Est limitent plus étroitement leurs achats et poussent leurs ventes afin de contenir, sinon réduire, leur endettement extérieur. Si l'exportation française à destination de l'URSS accuse + 38 %, elle s'affaisse de – 34 % sur la Pologne et de – 72 % sur la Chine.

Orientation

Aux premières lueurs de 1978, les perspectives semblent plus favorables sur le front des échanges, bien que régnent des hésitations quant à l'ampleur de la reprise escomptée chez les principaux partenaires : les regards sont fixés sur la conjoncture européenne et américaine. Les effets bénéfiques d'une reprise ne se feraient sentir qu'après un certain temps. Au premier semestre, la probabilité d'une expansion et d'un commerce extérieur modestes était envisagée.

L'exportation agro-alimentaire retrouve progressivement de la vigueur et, par conséquent, un niveau plus normal. Dans l'ensemble, la croissance des exportations françaises est plutôt soutenue. Avant l'été 1978, malgré une vive concurrence internationale qui ne désarme pas, la demande étrangère parait mieux orientée. Les carnets de commandes à l'exportation des industriels se garnissent nettement, ainsi dans les secteurs des biens de consommation et des produits intermédiaires. Mais, amorcée depuis le début de l'année 1978, se manifeste aussi une remontée des importations, sous l'effet d'un relèvement de la production industrielle et d'une réanimation de la demande intérieure.

En mars, les échanges font exceptionnellement une pointe, importations et exportations s'égalisant un peu au-dessus de 33 milliards. Ils se replacent, en avril, sur une ligne plus conforme aux tendances observées les mois précédents. Se précise, surtout, le retour à l'équilibre en 1978. Pour les 5 premiers mois, le déficit cumulé brut de la balance commerciale s'établit à 1,6 milliard, alors qu'il était du quintuple pour la période similaire de 1977. L'équilibre est même réalisé d'après les données corrigées des variations saisonnières.

L'économie française éprouve une sensibilité accrue à l'environnement extérieur et aux échanges : l'exportation de biens et services représente près de 23 % du produit industriel brut marchand. Cela implique une politique rigoureuse de maintien de la valeur du franc et de lutte contre l'inflation. Avec le travail, l'épargne et l'innovation, l'exportation constitue l'une des clés de l'effort demandé au pays.