– Manufrance : en difficulté depuis plusieurs années, l'entreprise, qui compte 3 850 salariés et dont la municipalité de Saint-Étienne détient 29 % du capital, connaît une série de débrayages ainsi qu'une crise de direction de novembre à février. Un prêt de l'État de 8 millions de F et l'apport de capitaux extérieurs permettent de différer les licenciements prévus sans garantir toutefois la survie de l'entreprise à long terme.

– Montefibre : propriétaire de l'usine de Saint-Nabord (Vosges), la firme italienne Montedison décide la fermeture de sa filiale française (1 040 salariés) le 23 juillet 1977. L'usine est aussitôt occupée. Après plusieurs mois, une reprise partielle de l'activité est décidée avec une partie du personnel.

– Le Parisien libéré : au mois de juillet 1977, après 29 mois de grève, à la suite d'une intervention du ministre du Travail, un compromis est trouvé entre la CGT et Claude Bellanger, successeur d'Émilien Amaury : 112 grévistes sont réintégrés, 210 sont reclassés, 84 bénéficient de la préretraite.

– Rhône-Poulenc : la décision de fermer l'usine textile de Péage-de-Roussillon intervient en septembre 1976, les salariés occupent l'usine. L'occupation se poursuit en 1977 et 1978. Le 20 décembre 1977, 6 000 nouvelles suppressions d'emploi ont été annoncées d'ici à 1982 dans l'ensemble des usines de textile.

– Boussac : début avril, la direction annonce un « plan de survie » entraînant la suppression de 1 480 emplois en 2 ans. Le gouvernement refuse d'apporter son aide. Les salariés organisent des manifestations de protestation. La décision de mise en règlement judiciaire prise par le tribunal de commerce de Paris, le 30 mai, risque d'entraîner, du fait d'une situation financière catastrophique, le démantèlement de l'empire Boussac et une aggravation de la crise du textile en France.

– Terrin : à Marseille, les ateliers Terrin (réparation navale) licencient 825 salariés, soit 20 % du total. La CGT organise l'opération « Marseille port mort ».

– Moulinex : une majorité d'OS des usines Moulinex d'Alençon, de Caen et d'Argentan a décidé, début juin 1978, la grève avec occupation afin d'obtenir une augmentation uniforme de 400 F par mois, la 5e semaine de congés payés et le paiement des « ponts ». Le tribunal d'Alençon a enjoint aux grévistes de libérer l'accès des lieux. La direction, qui avait décidé au début du conflit de faire preuve de la plus grande intransigeance, a accepté d'ouvrir des négociations avec les syndicats fin juin.

– Teppaz : en lutte depuis 1974 et après une brève reprise de l'activité de décembre 1975 à octobre 1976, la fabrique d'électrophones est toujours l'objet d'une occupation. Début 1978, les salariés envisagent à nouveau la reprise de l'activité.

Les salaires

– Évian : du 26 avril au 25 juillet 1977, des grèves tournantes sont organisées à Amphion (BSN) pour protester contre la modification du système d'indice des prix de l'entreprise (suppression de la référence à l'indice des prix des syndicats).

– Remorqueurs : du 26 janvier au 11 février 1978, les officiers de la marine marchande (CGT) de la compagnie Les Abeilles, au Havre, font grève pour obtenir une augmentation de leurs primes. Le mouvement est un échec.

– Dubigeon : à Nantes, pour protester contre la mise en place d'un nouveau système de pointage, la CGT et la CFDT organisent une grève, du 8 septembre au 8 novembre 1977. Le mouvement est un échec pour les 2 500 salariés.

Les conditions de travail

– General Motors : à Strasbourg, 1 400 salariés de General Motors sont en grève pendant près d'une semaine en février ; ils protestent contre le travail des femmes jusqu'à 23 heures.

– Caisses d'épargne : au mois d'octobre, s'élevant contre leur intégration à une société juridiquement distincte des Caisses d'épargne, les informaticiens font grève pendant 4 semaines. Ils obtiennent satisfaction.

– Pompey : les aciéries de Pompey (Lorraine), 3 200 salariés, sont paralysées par une grève déclenchée par 60 ouvriers qui protestent contre un plan de restructuration de l'entreprise conduisant au licenciement de 600 employés. Les syndicats s'efforcent d'élargir le mouvement, afin de parvenir à une négociation générale avec la direction.