Les nombreux industriels du secteur se plaignent de plus en plus fréquemment du rétrécissement de leurs marges, laminées entre les prix agricoles garantis et la taxation des prix de détail. À quoi s'ajoutent, pour ceux qui travaillent avec la grande distribution, les habitudes commerciales draconniennes de cette dernière.

À signaler quelques restructurations, qui, toutefois, ne constituent pas le grand tournant qui permettrait au secteur agro-alimentaire français de se mesurer aux plus puissants que lui. Perrier, qui a besoin d'investir afin d'approvisionner le marché américain, qu'il vient de découvrir, cède la majeure partie du capital de Préval au groupe de coopératives de l'Union laitière normande et aux producteurs qui obtiennent des prêts-relais du Crédit agricole. Nestlé porte sa participation dans Chambourcy de 20 à 59 %. La Général alimentaire éclate, prélude à d'autres opérations. Après une valse-hésitation, Vitrac reprend la biscuiterie Phydor. Lesieur cède sa participation dans la margarine Excel à Unipol. CM Industrie prend le contrôle des chocolats Poulain.

La firme BP abandonne le procédé français de fabrication de protéines de pétrole, en fermant son usine de Sardaigne après celle de Lavera (Bouches-du-Rhône).

La recherche agronomique invente une nouvelle méthode de transplantation des embryons chez les vaches. Ainsi devient-il possible de faire « couver » par une vache médiocre de futurs veaux provenant d'animaux sélectionnés.

La Recherche agronomique achève la mise au point d'une nouvelle céréale, le triticale, issue d'un croisement blé-seigle étudié par plusieurs pays. La France est ainsi la première à annoncer qu'elle commercialisera, probablement en 1979, des semences de ce triticale, surtout destiné à l'alimentation des animaux.

Le chiffre d'affaires de l'industrie du machinisme agricole est, pour 1977, de 7,9 milliards de F. Les achats des agriculteurs français ont diminué de 7 % par rapport à ceux de 1976.