Roger Garaudy commentant les deux textes dans le Monde du 27 juillet estime que le premier constitue « un coup de frein » et se réjouit du second. Maxime Gremetz, membre du bureau politique du parti communiste chargé des relations avec les chrétiens, écrit dans l'Humanité que les positions communistes ont été méconnues et ajoute : « nous poursuivrons sur la ligne que nous nous sommes fixée : unir et toujours unir ».

À l'intérieur du monde catholique, les commentaires sont assez rares. 192 prêtres-ouvriers rendent publique, le 12 octobre, une réponse aux évêques dont le sens est résumé d'une phrase : « Nous pensons que c'est la plupart du temps une confusion, une erreur de perspectives qui conduit à l'affirmation d'une incompatibilité a priori entre marxisme et foi chrétienne. »

Les débats de l'Assemblée épiscopale annuelle de Lourdes, qui s'ouvrent le 14 novembre, sont surtout consacrés à l'Action catholique des jeunes et à la catéchèse. Ils n'apportent ni grande novation ni surprise.

En revanche, un texte épiscopal publié en janvier 1978 va susciter de grands débats, y compris à l'extérieur du monde catholique. La commission sociale de l'épiscopat, que préside Mgr André Fauchet, évêque de Troyes, se prononce pour l'abolition de la peine capitale, au terme d'un document de 20 pages qui porte le titre de : Éléments de réflexion sur la peine de mort. Il est l'aboutissement de plusieurs mois de recherche et de consultations d'experts.

Reniement

Cette prise de position ne constitue pas vraiment une nouveauté. L'année précédente, à la veille du procès de Patrick Henry, à Troyes précisément, Mgr Fauchet avait invité chacun de ses diocésains à lutter contre « son esprit de vengeance ». Et, à la même époque, L'Osservatore Romano avait écrit dans un article remarqué : « La mort nous semble la pire des solutions. »

Il n'empêche. La majeure partie de l'opinion est surprise et, puisqu'elle est favorable à la peine de mort, choquée. François Romerio, ancien président de la Cour de sûreté de l'État, qui vient de fonder une association appelée Légitime défense, parle de « reniement » à propos de l'attitude épiscopale. La presse se divise. Les catholiques aussi. C'est une situation désormais fréquente.

La Sécurité sociale pour les prêtres

Une loi du 24 décembre 1974 avait prescrit qu'au 1er janvier 1978 tous les Français devraient bénéficier d'un système commun de protection sociale. La hiérarchie catholique s'est donc préoccupée d'intégrer le clergé et les religieuses à la Sécurité sociale. Jusque-là, les prêtres séculiers étaient inscrits pour l'assurance maladie aux Mutuelles Saint-Martin, les religieux et religieuses à l'Entraide des missions et des instituts, mais ils n'en retiraient qu'une protection partielle. Pour l'intégration à la Sécurité sociale, plusieurs solutions étaient possibles : l'épiscopat a choisi, avec l'accord des autorités civiles, de créer un régime autonome propre au clergé. Celui-ci permet aux prêtres âgés de plus de 65 ans de bénéficier immédiatement d'une retraite complète, sans qu'aucune somme ait été versée au départ pour racheter les cotisations correspondant aux années précédant l'institution du nouveau régime. En outre, soulignent les évêques, le choix du régime autonome permet de ne pas faire trop appel à la solidarité des autres salariés. Un certain nombre de prêtres et de religieux, ceux qui se situent dans les courants les plus avancés du clergé, ont pourtant protesté contre cette formule. Ils jugent que l'Église a fait une bonne affaire, puisqu'il n'y a pas de rachat de cotisation. Et ils regrettent que le clergé, une fois encore, se donne un statut particulier au lieu de se mêler aux autres. Mais leur protestation a eu peu d'échos.

Pays de l'Est

« Entre l'Église et l'État, il n'y a pas de situation de conflit. Ce que nous voulons, c'est travailler en commun pour la réalisation des grands objectifs nationaux. » Ainsi parle Edouard Gierek, Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié de Pologne, lorsqu'il est reçu par Paul VI au Vatican, le 1er décembre 1977. Les autorités polonaises s'efforcent en effet de minimiser les difficultés dans les relations entre l'Église et l'État.

Cohabiter

À la fin de juillet, le chef de l'Office des cultes, Kazimierz Kakol, s'en est expliqué clairement : « L'Église, a-t-il dit, représente une force énorme avec laquelle nous sommes dans l'obligation de cohabiter durant de nombreuses années encore, voire pour l'éternité. Dans ces conditions, nous renonçons au recours à la force dans nos rapports avec elle. » Et, le 19 octobre, a eu lieu au Parlement la première rencontre entre Edouard Gierek et le cardinal Wyszinski, dont les résultats ont été jugés positifs.