Deux lignes de télévision (invisibles sur l'écran lors des émissions normales) sont réservées à la transmission de textes. Le propriétaire du système électronique de décodage peut recevoir à son gré les nouvelles fraîches.

Choix

Le principal avantage du système sur les autres moyens de transmission de nouvelles tient au fait qu'il est partiellement interactif. Le lecteur-téléspectateur ne se contente pas de regarder passivement la suite des textes qui lui sont présentés, en attendant la venue de celui qui l'intéresse : il commande lui-même la venue de la page des sports ou des relations internationales. Ce journal télévisé se feuillette comme un journal écrit sur papier. L'usager dispose d'une petite machine d'aspect assez comparable aux machines à calculer électroniques que l'on voit maintenant partout. Il frappe sur les touches le numéro de la page qu'il veut lire. Et cette dernière apparaît automatiquement.

Cent pages de texte sont émises à la file en deux secondes environ. Mais l'appareil ne retient que la page choisie par le lecteur. Une fois qu'elle a été reçue, il la répète aussi longtemps qu'on le veut, de telle sorte que le lecteur a l'impression que seule la page qui l'intéresse est émise.

Attente

Le seul inconvénient est le délai d'attente entre la vision de deux pages. L'appareil ne mémorise normalement qu'une page à la fois. Pour obtenir une nouvelle page, il faut donc attendre qu'elle soit envoyée par l'émetteur, ce qui, dans le pire des cas, peut demander deux secondes, puisque toutes les pages sont émises toutes les deux secondes. L'expérience a toutefois prouvé que l'attente n'est pas psychologiquement trop longue. Diverses méthodes peuvent par ailleurs la diminuer. On peut, par exemple, disposer d'un système de décodage qui mémorise, en plus de la page demandée, la page qui suit. Cette dernière ne sera pas visible. Mais elle apparaîtra instantanément si le lecteur la demande. Or, très fréquemment le lecteur demande la page qui suit celle qu'il vient de lire, soit parce qu'elle contient la suite de l'article, soit parce que le sujet traité est voisin. L'attente sera alors intégralement supprimée.

La BBC émet des programmes réels d'information de ce type depuis plusieurs années. La chaîne privée commerciale a mis au point son propre système Oracle, mais finalement entreprise d'État et société privée se sont mises d'accord pour n'exploiter qu'un seul standard.

Prix

L'extension du procédé est limitée, outre-Manche, par le prix des systèmes décodeurs. Mais cet obstacle est sur le point d'être levé. Plusieurs fabricants de semi-conducteurs mettent au point les circuits intégrés nécessaires. Les sociétés de location de téléviseurs envisagent d'équiper leurs appareils du système de décodage en option. Les grandes séries jouant, le prix du décodeur devrait baisser considérablement. L'objectif visé est, dans un premier temps, un coût de 500 F, qui pourrait à terme être ramené à 200 F.

Antiope

Les techniciens français du CCETT ont mis au point un système du même genre, dénommé Antiope. Il est, en principe, plus performant. Mais il n'a pas atteint le stade d'industrialisation du Ceefax. Son codage permet plus de souplesse. Diverses émissions expérimentales ont commencé en 1977. Un réseau fonctionne régulièrement et transmet les informations boursières à quelques usagers.

La place laissée aux télétextes dans les émissions de télévision est limitée. Les spécialistes envisagent une multitude de programmes spécialisés : Bourse, spectacles, programmes de radio et de télévision, météorologie, résultats sportifs complets, etc. Une solution simple consisterait à consacrer la totalité d'une chaîne à ce type d'émission. Il n'y aurait plus deux lignes disponibles, mais 625, soit plus de 300 programmes. C'est une solution chère. Certains gadgets permettent de s'en passer.

Les techniciens anglais travaillent sur des enregistreurs à cassettes (qui utiliseraient les actuelles minicassettes du commerce). Les différents programmes seraient émis à la suite, chacun durant deux secondes. L'enregistreur recueillerait le programme choisi, la première fois qu'il serait émis. Par la suite, le lecteur ne dialoguerait pas avec l'émetteur, mais avec l'enregistrement fait sur la cassette. Il y aurait donc un premier temps d'attente un peu long (jusqu'à ce que le programme soit émis), puis un temps d'attente normal dans la lecture de la cassette.

Téléphone

Les systèmes Ceefax et Antiope sont faussement interactifs. Il y a une émission continue, et un choix dans cette émission par le lecteur. Pourquoi ne pas établir une véritable interaction, le lecteur interrogeant réellement l'émetteur et lui demandant la page qui l'intéresse ? Ce n'est évidemment pas possible en utilisant la voie hertzienne : tout le monde reçoit les mêmes émissions. Mais cela devient possible avec le téléphone. Le récepteur est relié par téléphone à un ordinateur central. Il interroge l'ordinateur, lui demande tel ou tel renseignement. Et l'ordinateur lui envoie, à lui seul, la page demandée.