À Cuise-la-Motte, dans l'Oise, l'usine Hoechst-France, filiale du groupe chimique allemand, inaugure (janvier 1978) une station de traitement biologique des effluents azotés, la première de ce type en France.

La récupération des déchets

L'Agence pour la récupération des déchets, établissement public à caractère industriel, dont la création a été décidée en 1976, a été dotée en octobre 1977 d'un conseil d'administration. Parallèlement, un comité national pour la récupération et l'élimination des déchets, créé en juillet 1977, comprend des représentants de l'État, des collectivités locales, des associations de consommateurs.

Les attributions respectives de ces organismes et surtout le financement de leurs actions ne semblent pas encore clairement définis. Les possibilités économiques de recyclage des déchets, accrues par la hausse du coût de l'énergie, ont été mises en lumière au congrès annuel du Bureau international de récupération, réuni en novembre 1977 à Genève.

Recyclage

Depuis le 1er janvier 1978, le Journal officiel est imprimé sur papier recyclé. Outre le papier pour l'imprimerie, les vieux papiers récupérés peuvent servir à fabriquer des sacs ou être incorporés dans des matériaux divers. La capacité des installations de désencrage doit être portée en France de 10 000 à 20 000 t par an, avec pour objectif 100 000 t. Le recyclage devrait économiser 1 milliard de F sur les 4 milliards que la France dépense annuellement pour importer du bois et de la pâte à papier.

Devenue rentable avec les nouveaux prix du fuel, la collecte du verre a porté sur 100 000 t en 1975 et devrait atteindre 600 000 t en 1980.

Tri

À Orléans, le BRGM a conçu et réalisé une machine a trier automatiquement les déchets urbains. Les sacs d'ordures sont éventrés et cheminent sur un tapis roulant où des dispositifs utilisant les poids, les volumes et les propriétés magnétiques séparent les papiers et cartons, les verres, les métaux ferreux et non ferreux, les plastiques et toutes les matières organiques.

L'unité pilote d'Orléans traite 20 t à l'heure de déchets urbains, qui peuvent être ainsi valorisés, soit dans leurs secteurs industriels d'origine, soit, pour les déchets organiques, dans la fabrication d'aliments pour le bétail.

Alerte à la désertification

La sécheresse catastrophique qui a frappé le Sahel, en Afrique, a attiré l'attention du monde entier sur l'extension toujours plus grande des déserts. Du 29 août au 9 septembre 1977, s'est tenue à Nairobi une conférence des Nations unies sur le problème de la désertification.

Les rapports sont inquiétants. La superficie perdue chaque année pour l'élevage et l'agriculture, et donc annexée au désert, serait de l'ordre de 50 000 km2 (5 millions d'hectares) : une fois et demie la superficie de la Belgique. Une surface comparable à celle de la France est donc dévorée par le désert en onze ans. Peut-être même en moins de temps ; pour les dernières années, la désertification se ferait au rythme de 58 000 km2 par an. Encore ce chiffre ne concerne-t-il que les terres passées à l'état de désert. Pour être honnête, on doit lui ajouter toutes celles où le processus est en cours : la désertification toucherait actuellement près de 35 millions de kilomètres carrés...

Enquêtes

Ces chiffres presque incroyables s'appuient sur des enquêtes régionales qui révèlent concrètement l'ampleur du phénomène. Dans le nord du Niger, la productivité des sols est tombée au 1/5 de ce qu'elle était il y a trente ou quarante ans. Au Soudan, on estime que le désert a avancé de 90 à 100 km vers le sud depuis 1958. Pour l'ensemble du Sahel, bordure méridionale du Sahara, l'avance aurait entraîné la perte d'environ 650 000 km2 de terres depuis une cinquantaine d'années.

Le phénomène n'est pas propre à l'Afrique. On l'observe en Amérique du Sud, en Asie, en Australie. Dans l'ouest de l'Inde, le désert de Thar gagne lui aussi sur les cultures : l'État du Rajasthan occidental a vu diminuer la productivité de presque toutes ses terres ; 11 000 km2 y sont touchés par la désertification. Dans le bassin de Gascoyne, vaste région d'élevage du Nord-Ouest australien, 52 % des terres sont dégradées et 15 % (soit 9 600 km2) au bord d'une détérioration irréversible.