De nombreuses indications laissent supposer que les fouilles livreront des matériaux d'une grande richesse et plus nettement identifiables que les pièces qui ont été recueillies au cours des fouilles de l'année 1974.

La tombe de Philippe de Macédoine

Il y a de fortes chances pour que la tombe découverte en octobre 1977 près du petit village de Vergina, dans le nord de la Grèce, soit celle du grand roi Philippe II de Macédoine, le vainqueur des cités grecques et le père d'Alexandre. Si l'accord des spécialistes n'est pas total, les faits sont assez impressionnants.

Tumulus

C'est le 11 octobre qu'un rebord de pierre est apparu au fond de la fosse que l'équipe du professeur Manolis Andronikos, de l'université de Salonique, creusait depuis le 30 août. Les fouilleurs se trouvaient alors à près de 3 m sous le niveau du sol, et à 9 m sous la surface d'un grand tumulus auquel ils s'étaient attaqués.

On découvrit une façade à colonnes surmontée d'une fresque de plus de 5 m de long, représentant une chasse au lion. Les restes de peinture grecque sont si rares que même une œuvre en aussi mauvais état représente une acquisition inestimable.

La façade était scellée : les portes n'avaient jamais été ouvertes. On préféra entrer par le plafond.

Sarcophage

Une chambre et une antichambre furent ainsi découvertes. À l'arrière de la chambre se trouvait un sarcophage de marbre. Il contenait une cassette d'or décorée, longue d'environ 40 cm. Sur le couvercle est figurée une étoile – un des symboles des rois de Macédoine. Ouverte, la cassette laissa voir un crâne et d'autres os, en partie brûlés, avec lesquels avait été placée une guirlande de feuilles de chêne et de glands – autre symbole de la royauté.

La chambre funéraire contenait aussi l'armure du mort : fer et or, garnitures de cuir et de tissus, jambières, trois javelots dont ne restait que la pointe ; enfin, un bouclier de cérémonie en ivoire et or, recouvert de bronze. Les récipients étaient nombreux : en argent, en bronze, en céramique. Un diadème d'or ressemble à ceux que portent les bustes des rois de Macédoine. Un objet long de 1,80 m, fait d'or et de matériaux organiques décomposés, a été interprété comme provenant d'un sceptre.

L'ensemble, déjà impressionnant, fait fortement penser à une tombe royale. Certes, aucune inscription n'a été découverte. Toutefois, d'après les poteries, la tombe doit avoir été fermée entre 350 et 320 avant J.-C. ; certains vases à figures rouges ne peuvent être postérieurs à cette dernière date. Or, un seul roi de Macédoine a pu être enseveli là à cette époque : Philippe II, le père d'Alexandre, assassiné en 336 (Alexandre, mort en 323, a été enseveli à Alexandrie). On remarque d'ailleurs qu'une des jambières déposées dans la tombe est plus courte que l'autre. Or il est dit par l'histoire que Philippe boitait...

Sculptures

En outre, le professeur Andronikos a découvert, près du sarcophage et de l'endroit où avaient été déposées armes et armures, une série de petites têtes d'ivoire hautes de 2,5 cm. Il y en avait cinq : deux de femmes et trois d'hommes. Une des têtes représentant un homme barbu pourrait être celle de Philippe. Une autre – un jeune homme à la mâchoire forte et au nez bien accusé – pourrait représenter Alexandre à 20 ans, âge qu'il avait à la mort de son père. Et une tête de femme présente de telles ressemblances avec celle-ci que l'on serait tenté d'y voir la mère d'Alexandre : Olympias. L'assassinat de Philippe aurait été, dit-on, organisé par Olympias elle-même pour sauvegarder les droits d'Alexandre au trône.

Dans l'antichambre du tombeau, un autre sarcophage a été trouvé, avec une autre cassette d'or. Il contenait les ossements d'une femme et les restes de ce qui avait pu être un vêtement de pourpre et d'or.

Les vestiges de la ville d'Enée

Le site de Lavinium, à une trentaine de kilomètres au sud de Rome, est à la fois légendaire et historique. Légendaire parce que, suivant la tradition, cette ville aurait été fondée par Enée lui-même ; historique, parce qu'il en est question dans les débuts de l'expansion romaine : c'était une des grandes cités de la ligue latine et un important foyer religieux. Les cinquante statues qui ont été découvertes sur le site viennent souligner l'importance du rôle que Lavinium a dû jouer aux origines du monde latin.

Terre cuite

Ces statues ont la particularité d'être en terre cuite et presque de grandeur nature. Le contexte archéologique permet de les dater du vie au iiie siècle avant J.-C. Elles représentent en général des jeunes femmes portant une offrande. Très finies dans leur réalisation et dans la représentation des coiffures, des vêtements, des bijoux, elles ne paraissent pas relever d'une influence étrusque ou grecque (les deux civilisations prédominantes en Italie à cette époque), bien que l'on y trouve une Athéna guerrière. Cet ensemble fait plutôt songer à une culture originale qui pourrait bien être celle du Latium lui-même.