Alors que la croissance du produit national avait été fixée à 5,2 % (par rapport à 1976), elle n'atteint que 4,5 %. La cause n'est pas à rechercher dans la production agricole — satisfaisante dans l'ensemble —, mais dans la crise énergétique qui continue à frapper le pays et dans la déficience des secteurs des transports et de la construction (15 à 20 % des projets d'investissements n'ont pu être mis en œuvre). Parallèlement, la consommation des ménages, touchée par une hausse de certains prix en juillet, n'a augmenté que d'un peu plus de 2 %.

Une timide rénovation du système de planification décidée en février 1978 et limitée à 180 entreprises est, pour l'instant, la seule initiative prise pour remédier aux difficultés économiques. Il ne s'agit que d'améliorer et non de réformer. Certains veulent croire à une relative évolution. Ils retiennent les critiques faites, en mars, par Gustav Husak contre les interventions intempestives des cadres politiques dans l'activité économique. Ils retiennent également la timide ouverture à l'Ouest, notamment avec l'Autriche (où Lubomir Strougal, chef de gouvernement, est allé en novembre) et avec Bonn (où le No 1 tchécoslovaque s'est rendu en avril, pour la 1re fois depuis son installation au pouvoir).

URSS

Moscou. 256 670 000. 12. 0,9 %.
Économie. L'URSS maintient et parfois accentue sa primauté mondiale dans quelques productions blé (ce qui n'empêche pas les importations), pétrole et sidérurgie. Le déficit de la balance commerciale a diminué ; mais ce déficit demeure notable avec les pays occidentaux, vis-à-vis desquels l'endettement est considérable. L'URSS est toujours importatrice de biens d'équipement, de technologie Elle n'offre en contrepartie que des matières premières, parmi lesquelles émergent aujourd'hui les hydrocarbures, l'une des richesses fondamentales du pays. Cependant, pour des raisons géographiques (gaz naturel d'Iran) ou politiques (pétrole de Libye), l'URSS est aussi importatrice dans ce domaine.
Production (75) : G 132 + I 143. Énerg. (*75) : 5 546.
Balance commerciale (76) : exp. 28 MM $ ; imp. 28,8 MM $. Productions (76) : blé 97 Mt, pêche 10 Mt, houille 492 Mt, pétrole 520 Mt, gaz naturel 321 Gm3, électricité 1 111 TWh, fer 143,4 Mt, acier 147 Mt, aluminium 2,2 Mt.
Transports. (*75) : 312 517 M pass./km, 3 236 519 Mt/km.  : 20 668 000 tjb. (75) : 6 667 M pass./km.
Information. (74) : 675 quotidiens ; tirage global : 97 664 000. (74) : *116 100 000. (74) : *52 500 000. (74) : fréquentation : 4 566 900 M. (75) : 16 949 000.
Santé. (74) : 697 400. Mté inf. (74) : 28.
Éducation. (74). Prim. : 38 375 000. Sec. et techn. : 10 413 800. Sup. : 4 751 000.
Institutions. Fédération de républiques socialistes. Nouvelle Constitution approuvée par le Soviet suprême le 7 octobre 1977. Président du présidium et Premier secrétaire du Parti : Leonid Brejnev, élu chef de l'État le 16 juin 1977 ; succède à Nicolaï Podgorny, limogé du bureau politique le 24 mai 1977. Premier vice-président : Vassili Kouznetsov, élu le 7 octobre 1977. Président du Conseil : Alexeï Kossyguine.

La tension grandit avec Pékin et Washington

Un Brejnev à son apothéose malgré une santé chancelante, un bilan économique très médiocre, une dissidence sans cesse renaissante mais qu'on veut étouffer à tout prix, une fois les illusoires lampions de la conférence de Belgrade éteints, une main-mise grandissante sur le continent africain avec, pour corollaire, des relations de plus en plus tendues avec les États-Unis et la France, des rapports toujours difficiles avec la Chine : telles sont les caractéristiques des douze derniers mois écoulés depuis le 1er juillet 1977.

Succession

Sur le plan intérieur, l'événement qu'on pouvait attendre ne se produit pas. La nouvelle Constitution, promulguée le 7 octobre 1977, prévoit dans son article 118 la création d'un poste de premier vice-président au présidium. Pour beaucoup, ce poste devait être celui du dauphin désigné par Leonid Brejnev. Il n'en est rien ; le 7 octobre, le jour même du vote de la loi fondamentale, le Soviet suprême élit le théorique No 2 du régime : Vassili Kouznetsov, 76 ans, Premier vice-ministre des Affaires étrangères depuis 22 ans. V. Kouznetsov n'a pas l'envergure ni l'âge d'un successeur à la tête de l'État. Sa nomination va seulement permettre de libérer Brejnev de certaines obligations officielles, des réceptions de délégations diplomatiques et de l'accueil des personnalités étrangères, à la descente des avions notamment. Reflet de la volonté des dirigeants de ne rien bousculer pour l'instant, cette élection montre que la question de la succession reste entière.