Lors du IXe Congrès du PCE, qui se tient du 19 au 24 avril 1978 à Madrid, Carrillo, avocat infatigable de l'« euro-communisme et — pour cela — cible des attaques de Moscou, a fait voter l'abandon de la référence léniniste dans la définition du parti. Cette suppression, entraînant celle du centralisme démocratique, n'est pas allée sans contestation lors des conférences régionales du PCE. Mais l'habile secrétaire général l'a finalement emporté.

Quinze jours plus tard, Felipe Gonzalez annonçait que, au cours du prochain congrès du PSOE, il proposerait que le qualificatif « marxiste » disparaisse de la définition de la formation socialiste. « Si l'on m'accuse d'électoralisme, je répondrais : pourquoi pas de l'électoralisme ? », argue l'ambitieux jeune député de Séville, qui ne cache pas son intention d'entrer rapidement à la Moncloa comme Premier ministre.

Le gouvernement affecte l'indifférence devant ces grandes manœuvres et prépare activement la prochaine étape de la démocratisation, le référendum sur la nouvelle Constitution, qui devrait intervenir à la fin de l'année 1978. À ce propos, il a pris la surprenante initiative de faire inclure dans le projet constitutionnel la suppression de la peine de mort.

En politique étrangère, Madrid joue nettement la carte arabe, en dépit de relations difficiles avec l'Algérie et la Libye. Le roi se fait le commis voyageur de la nouvelle Espagne : État-Unis, Amérique latine, Europe et, le 14 juin, la Chine populaire où il se rend après un séjour en Iran.

Mais l'objectif principal, pour les Espagnols unanimes, demeure l'entrée de leur pays dans la CEE, thème central des conversations avec le président Giscard d'Estaing lors de son voyage officiel du 28 au 31 juin.

Ainsi, en dépit d'une situation économique particulièrement difficile et d'un lourd héritage politique, l'Espagne offre-t-elle le spectacle convainquant des attraits et des vertus de la démocratie.

Finlande

Helsinki. 4 730 000. 14. 0,5 %.
Économie. PIB (75) : 5 645. Production (75) : G 122 + A 118 + I 121. Énerg. (*75) : 4 766. C. E. (75) : 21 %.
Transports. (*75) : 3 135 M pass./km, 6 436 Mt/km. (*75) : 996 300 + 137 100.  : 2 115 000 tjb. (75) : 804 M pass./km.
Information. (74) : 62 quotidiens ; tirage global : 2 058 000. (74) : 1 997 000. (74) : 1 261 000. (74) : 94 800 fauteuils ; fréquentation : 9,6 M. (75) : 1 834 000.
Santé. (74) : 6 234. Mté inf. (74) : 10.
Éducation. Prim. (73) : 393 242. Sec. et techn. (73) : 516 979. Sup. (74) : 71 526.
Institutions. République indépendante proclamée le 6 décembre 1917. Constitution de 1919. Une réforme constitutionnelle est en préparation. Président de la République : Dr Urho Kekkonen, élu pour un cinquième mandat le 15 février 1978. Premier ministre : Kalevi Sorsa.

Dévaluation

La Finlande souffre, comme ses voisins nordiques, de la récession et pâtit, elle aussi, des difficultés économiques suédoises. En septembre 1977, le gouvernement décide de ne dévaluer le mark finlandais que de 3 % : c'est peu par rapport aux 5 % en moyenne de la dévaluation des couronnes Scandinaves. Le budget 1978 est très serré et apporte de sérieuses restrictions aux dépenses publiques.

Les relations avec l'Union soviétique restent délicates : en juillet 1977, un Tupolev 134 de l'Aeroflot est détourné par deux passagers qui veulent le contraindre à se poser à Stockholm. Mais le pilote, arguant du manque d'essence, atterrit à Helsinki. Aux termes de l'accord d'extradition qui lie la Finlande à l'URSS, les deux jeunes gens sont renvoyés en Union soviétique. L'affaire provoque une vive émotion en Europe occidentale et en Scandinavie. À Stockholm, des tracts accusent le président Kekkonen d'être le « chien de garde de l'Union soviétique ».

Cinquième mandat

Ces remous n'empêchent pas Urho Kekkonen, au pouvoir depuis 1956, de briguer, au début de l'année 1978, un nouveau mandat présidentiel. U. Kekkonen, critiqué à l'extérieur, est très populaire auprès de ses compatriotes, qui jugent, non sans raison, qu'il a su, au fil des années, conserver au pays une certaine indépendance à l'égard de Moscou grâce à sa politique étrangère, son domaine réservé. Urho Kekkonen est effectivement réélu pour un cinquième mandat le 15 février 1978 par 259 suffrages sur 300 grands électeurs.