Aux élections municipales du 5 février, plus de 80 % des électeurs s'abstiennent, c'est pour eux la seule façon d'exprimer leur hostilité au régime. Celui-ci n'est plus seulement aux prises avec le Front sandiniste de libération nationale, auteur de nombreux actes de terrorisme (notamment en octobre 1977), mais avec l'ensemble de la population. Des affrontements meurtriers se produisent en février et mars 1978. En avril, la violence gagne les principales villes.

Somoza semble décidé à se maintenir au pouvoir jusqu'en 1981, fin de son mandat.

Panamá

Panamá. 1 720 000. 23. 3,1 %.
Économie. PIB (75) : 1 356. Production (75) : G 129 + A 159 + I *135. Énerg. (*75) : 865. C. E. (75) : 12 %.
Transports. (74) : 62 600 + 18 400.  : 15 631 000 tjb.
Information. (73) : 9 quotidiens ; tirage global : 145 000. (74) : *260 000. (74) : *183 000. (71) : 39 800 fauteuils ; fréquentation : 7,1 M. (75) : 142 000.
Santé. (74) : 1 313. Mté inf. (74) : 33.
Éducation. Prim. (75) : 336 578. Sec. et techn. (75) : 125 460. Sup. (74) : 24 292.
Institutions. Indépendant depuis le 3 novembre 1903. République présidentielle. Constitution de 1946. Chef de l'État : Demetrio Basilio Lakas, élu le 18 septembre 1972. Chef de l'exécutif : général Omar Torrijos, investi, le 11 novembre 1972, des pleins pouvoirs pour six ans.

Accord

La république de Panamá recouvre, après 13 ans de négociations, la souveraineté effective sur le canal et la bande de terre, longue de 100 km et large de 16, concédés « à perpétuité » aux USA en 1903. Les deux traités, respectivement ratifiés le 16 mars et le 18 avril 1978 par le Sénat américain, mettant fin à une situation que les Panaméens qualifiaient de « coloniale ». La signature des accords n'a été cependant obtenue qu'au prix de concessions réciproques qui ne satisfont pleinement ni l'une ni l'autre des deux parties, en dépit de l'enthousiasme affiché ; un échec aurait compromis la carrière politique du général Torrijos, chef de l'État. Une notable fraction de l'opinion panaméenne n'a pas apprécié le « droit » accordé aux USA d'intervenir militairement au-delà de l'an 2000. L'avenir financier du canal est incertain ; un éventuel nouveau canal, à niveau, ne sera pas nécessairement construit sur le territoire de Panamá. Le traité entrera en vigueur le 1er octobre 1979.

Paraguay

Asunción. 2 720 000. 7. 2,8 %.
Économie. PIB (75) : 570. Production (75) : G 135 + A 142 + I 117. Énerg. (*75) : 153. C. E. (75) : 12 %.
Transports. (73) : 26 M pass./km, 30 Mt/km. (71) : *16 000 + *14 000.
Information. (73) : 11 quotidiens ; tirage global : *8 000. (74) : *176 000. (74) : *53 000. (75) : 37 000.
Santé. (74) : 1 370. Mté inf. (71) : 39.
Éducation. (73). Prim. : 451 530. Sec. et techn. 66 746. Sup. : 12 212.
Institutions. Indépendant le 14 mai 1811. République. Nouvelle Constitution de 1967, amendée en 1978 (pour permettre la réélection du président Stroessner). Président : général Alfredo Stroessner, réélu le 12 février 1978, pour la cinquième lois depuis 1954.

Pérou

Lima. 16 090 000. 12. 3 %.
Économie. PIB (75) : 546. Production (75) : G 131 + A 126 + I *145. Énerg. (*75) : 682. C. E. (75) : 15 %.
Transports. (73) : 270 M pass./km, 735 Mt/km. (74) : 266 900 + 139 900.  : 525 000 tjb. (75) : 387 M pass./km.
Information. (74) : 67 quotidiens ; tirage global : *1 436 000. (74) : *2 010 000. (74) : *425 000. (74) : 333 000.
Santé. (72) : 8 023. Mté inf. (70) : 65.
Éducation. (75). Prim. : 2 970 708. Sec. et techn. : 1 009 108. Sup. : 179 916.
Institutions. Indépendant depuis le 28 juillet 1821. République présidentielle. Constitution de 1933. Nouvelle Constitution en préparation. Président : Francisco Morales Bermudez, auteur du coup d'État qui renverse le général Juan Velasco Alvarado, le 29 août 1975. Premier ministre : général Oscar Molina Pallochia.

Un régime à l'agonie

Faillite financière et récession économique, pressions internationales et révolte populaire : tels sont les éléments de la crise dans laquelle se débat, tout au long de l'année, un régime militaire révolutionnaire à l'agonie. Cinq dates principales en marquent l'évolution :

6 juillet

Nommé deux mois auparavant, le ministre de l'Économie. Walter Piazza, le premier depuis 1968 issu directement du patronat péruvien, est contraint de donner sa démission. Sa politique déflationniste, élaborée sous les injonctions du FMI, a suscité une levée de boucliers aussi bien dans les milieux syndicaux que parmi les militaires du régime. Il est remplacé par le général Alcibiades Saenz qui se prétend en mesure de proposer une alternative au plan d'austérité de son prédécesseur. Mais il se borne à formuler de vagues promesses qui ne peuvent ni convaincre la Banque internationale ni rassurer les masses populaires.

19 juillet

C'est la grève générale, une épreuve que le régime révolutionnaire n'avait jamais affrontée, en dix ans d'existence. Elle paralyse le pays et dégénère en de nombreuses régions — surtout à Lima — en sanglants affrontements. On parle de dizaines de morts.