L'inflation, la faiblesse persistante du dollar sur le marché international, la lourdeur du déficit de la balance commerciale, l'impossibilité d'imposer une réelle politique économique, la crise de l'énergie, la grève des mineurs, les difficultés avec les agriculteurs, la réforme fiscale manquée, l'embarrassante affaire Bert Lance n'ont pas non plus permis à Jimmy Carter de redorer son blason sur le plan national.

L'attitude du président Carter à propos du Proche-Orient est de ce point de vue significative.

Proche-Orient

Du 20 au 22 juillet 1977, le président Jimmy Carter s'entretient à Washington avec le Premier ministre israélien Menahem Begin. Il réitère l'engagement pris à l'égard de l'État juif et annonce : « Nous avons préparé le terrain pour que, sauf difficultés imprévues, la conférence de Genève se réunisse vers le milieu du mois d'octobre. »

Mais, le 28 juillet, le président américain indique que la légalisation de plusieurs colonies juives en Cisjordanie par Begin constitue une « action illégale » et diminue les perspectives de règlement. Il ajoute que l'intransigeance de l'OLP demeure l'obstacle le plus important.

Après un voyage de onze jours du secrétaire d'État Cyrus Vance dans différentes capitales arabes et à Jérusalem, Jimmy Carter critique, le 11 août, une fois encore, l'établissement de nouveaux points d'implantalion israéliens dans les territoires occupés tout en soulignant qu'il ne s'agit en aucun cas d'un « incident pouvant remettre en cause les bonnes relations entre les deux pays ». En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le chef de l'exécutif américain reçoit, fin septembre, plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays impliqués dans le conflit du Proche-Orient, dont l'Israélien Moshe Dayan.

Le 26 septembre, Jimmy Carter déclare que certaines conditions avancées par Jérusalem pour la reconvocation de la conférence de Genève ne reflètent pas « exactement » la position des États-Unis.

Le fait que Jérusalem ne s'oppose plus à la présence d'une délégation arabe unique à la séance d'ouverture peut, certes, être considéré comme un succès de la diplomatie américaine. Mais les relations entre la Maison-Blanche et Israël vont se dégrader après la publication, le 1er octobre, du texte d'un accord commun soviéto-américain destiné à servir de base à un règlement pacifique.

Cyrus Vance tente de rassurer Jérusalem et le puissant lobby juif des États-Unis en affirmant que la déclaration ne reflète pas « la totalité des vues américaines » et que certains passages sont « délibérément ambigus ». Le 5 octobre, un compromis semble pouvoir être mis au point, sur les bases de la reprise de la conférence, entre Jimmy Carter, Cyrus Vance et Moshe Dayan. Mais huit jours plus tard, le département d'État, démentant certains propos de Moshe Dayan, fait savoir qu'il n'existe aucun accord entre Washington et Jérusalem pour exclure l'OLP de la représentation palestinienne à Genève.

Guerre des nerfs

Cyrus Vance commence une nouvelle mission diplomatique au Proche-Orient le 9 décembre. Quelques semaines plus tard, c'est au tour de Jimmy Carter d'entreprendre sa première tournée à l'étranger. À son retour à Washington, il déclare que ses escales au Proche-Orient ont dominé son voyage. Allusion aux étapes de Téhéran, où il a rencontré Hussein de Jordanie, de Riyad, où il a eu un échange de vues avec Khaled d'Arabie, et d'Assouan, où il s'est entretenu avec Sadate et où il a notamment affirmé : « Il faut qu'Israël se retire des territoires occupés en 1967. »

« Je crois que nous avons fait quelques progrès, annonce Jimmy Carter à Washington. À cet égard, ce voyage a été un succès. » Néanmoins, on piétine. Le 5 février, Jimmy Carter reçoit Anouar el-Sadate à Camp David. Un mois plus tôt, les deux nommes avaient fait état de vues identiques. Cette fois, le rais quitte son hôte sans avoir obtenu, comme il l'espérait, le moindre engagement d'exercer des pressions sur Israël, même si le communiqué commun rappelle les « droits légitimes » des Palestiniens.