Journal de l'année Édition 1977 1977Éd. 1977

Cette mesure permet de contrôler, voire d'éviter l'arrivée massive de pêcheurs dans les eaux européennes, alors que les pêcheurs des Neuf risquent de se voir interdire l'accès de certaines zones protégées. Cette extension est vitale pour l'Europe. Les pêcheurs des pays européens tirent les trois quarts de leurs ressources des eaux communautaires. Si la pêche ne représente que 1 % de la production intérieure, elle assure l'emploi direct de 160 000 marins-pêcheurs et l'emploi indirect de 600 000 personnes.

La mise en place de la mer communautaire exige d'abord que soient établies les conditions dans lesquelles les pays tiers y ont accès. Cela passe par des accords de réciprocité avec les pays dans les eaux desquels se rendent les flottilles des Neuf (cas de la Norvège et de l'Islande).

Avec les pays de l'Est (URSS, Pologne, RDA) qui viennent en bordure des côtes européennes avec des navires-usines (la réciproque n'existe pas), la CEE s'emploie à négocier un accord à long terme limitant les prises, sous le contrôle d'une autorité européenne. Dans un premier temps, des quotas de capture ont été fixés par les instances communautaires, ce qui constitue leur reconnaissance de fait et donc un événement diplomatique.

L'adoption d'une zone communautaire de pêche exige aussi que soit établi son régime d'accès pour les pêcheurs des différents pays membres de la CEE : quelle quantité de poissons chaque pays pourra-t-il pêcher chez ses voisins ? Il est établi que la zone de 12 milles est réservée aux pêcheurs du pays riverain. Mais les Britanniques et les Irlandais veulent protéger les intérêts de leurs pêcheurs au-delà, en étendant leur propre zone nationale à 50 milles, mettant fin ainsi aux « droits historiques » des pêcheurs français dans cette zone. Un sujet épineux de négociation !

L'Europe blanche

Depuis le 20 décembre 1976, tout médecin pratiquant dans l'un des neuf pays signataires du Traité de Rome peut s'établir dans l'un des pays de la Communauté européenne de son choix, à condition, notamment, d'avoir accompli, comme formation de base, six années d'études ou 5 500 heures d'enseignement théorique ou pratique.