Il reste que l'exportation, grâce, il est vrai, au glissement du franc, se trouve en position de bonne compétitivité, les entreprises opérant un relatif rétablissement de leurs marges à l'exportation. En dépit d'un environnement extérieur pas toujours propice à leur expansion, les exportations françaises de produits industriels ne se comportent, en définitive, pas mal en 1976. Il en va, en particulier, des biens d'équipement dont les livraisons continuent d'épouser une croissance soutenue supérieure à 22 %.

En fin d'année, la nette remontée des exportations redonne espoir. Quoi qu'il en soit, cela ne peut suffire à contrebalancer la vague des importations, dont la pression, certes moins vive, reste encore forte.

À l'analyse des importations de 1976, comptabilisées en valeur CAF, on constate que l'augmentation concerne l'ensemble des compartiments de produits. De tous, ce sont les achats agro-alimentaires (37,5 milliards de F) qui progressent encore le moins (+ 22,4 %). Les entrées de fruits à noyau (elles avaient été exceptionnelles en 1975 en raison des gelées) et de sucre baissent. En revanche, grossissent celles de maïs et de légumes (pommes de terre surtout), par suite de la sécheresse ; un mouvement ascendant caractérise également les importations de produits laitiers, d'animaux vivants, de viandes, d'oléagineux, de soja, d'aliments du bétail.

Les importations de café se maintiennent un peu au-dessous de 300 000 t, mais doublent en valeur par rapport à 1975 pour atteindre plus de 3 milliards de F. C'est la conséquence de la hausse vertigineuse des cours, liée aux mauvaises récoltes dans de grands pays producteurs (Brésil, Colombie, etc.), amorcée au printemps 1975.

L'accroissement de 33,6 % (+ 17,3 milliards de F) des achats de produits énergétiques, qui s'élèvent au total à 68,8 milliards, est principalement dû au pétrole brut. Plus de 80 % des réceptions d'or noir proviennent du Moyen-Orient (plus de 36 % de la seule Arabie Saoudite). Les importations de matières premières et produits bruts (30,2 milliards) accusent + 37 %, de demi-produits (50,3 milliards) + 31,8 %.

Mais la palme revient aux produits finis (119,5 milliards au total), avec + 38,4 %. Pour les biens d'équipement (64,5 milliards), l'augmentation est de 33,1 % et résulte, en partie, de l'aide fiscale à l'investissement productif ayant profité aux commandes passées en 1975. Pour les biens de consommation (55 milliards), elle est sans précédent avec + 45,2 %. Un exemple : près de 600 000 véhicules de marques étrangères sont introduites sur le marché (contre moins de 400 000 en 1975) et, en valeur, les achats d'automobiles, qui dépassent 20 milliards, sont 62 % plus élevés que l'année précédente.

Contrastant avec 1975, année durant laquelle elles ont reculé en provenance de toutes les zones géographiques (pays de l'Est exceptés), les importations se situent partout en hausse, quelle que soit leur région d'origine.

Sur la CEE, la hausse d'ensemble atteint 39,2 milliards en valeur absolue (+ 34,5 %), dont 15,6 milliards avec la RFA, 7,5 milliards avec l'UEBL, 7,2 milliards avec l'Italie, 4,1 milliards tant avec les Pays-Bas qu'avec le Royaume-Uni. Les importations d'Espagne s'accroissent de 2,1 milliards (+ 40 %), des États-Unis de 5,1 milliards (+ 29 %), du Japon de 1,6 milliard (+ 37,3 %), des pays de l'Est de 2,4 milliards (+ 28,9 %), du Moyen-Orient de 12,5 milliards (+ 38,7 %).

Généralité

Du côté de l'exportation, la progression apparaît, là encore, dans tous les grands groupes. Les ventes agro-alimentaires (40,9 milliards) augmentent de 16,4 %, grâce notamment aux postes des vins et spiritueux, des céréales, des produits laitiers, de la viande bovine, des fruits. Les livraisons de demi-produits (56 milliards) ne sont supérieures que de 16 % par rapport à celles de 1975, lesquelles étaient en retrait de 10 % environ sur 1974. Toutefois, dans la chimie et les textiles, les résultats sont plus positifs.

Les biens d'équipement (avions, navires, machines, etc.) soutiennent toujours l'exportation nationale, grâce aux commandes engrangées ces dernières années. Les fournitures à l'extérieur passent ainsi, de 1975 à 1976, de 62,1 à 76 milliards de F.