Nouveauté spectaculaire : le premier festival du film juif de cinéma et de télévision. 15 pays y participent, en octobre 1976, à Jérusalem. Les films couronnés : deux documentaires israéliens et un film anglais. Certains films à thème juif sont parmi les plus remarqués de l'année cinématographique. Outre Monsieur Klein, de Losey, citons les productions américaines L'apprentissage de Dudy Kravitz et Next stop to Greenwhich Village. Quant au film allemand L'ombre des anges, il suscite une violente polémique en raison de son caractère équivoque quant à l'antisémitisme de son propos. On retiendra également la reprise du Dibbouk, le plus grand classique du théâtre juif, et la création des Contes de l'oncle Jacob.

Deux distinctions ont couronné des auteurs juifs, d'inspiration différente mais profondément enracinés l'un dans la culture juive américaine, l'autre dans l'ancienne tradition judéo-provençale. Le prix Nobel de littérature a été attribué à Saül Bellow, chef de file de l'école dite « école juive de New York ». Le grand prix des Lettres est revenu à Armand Lunel. Il avait déjà obtenu le premier prix Théophraste Renaudot, en 1926. Ce chantre attitré du judaïsme comtadin occupe une place à part dans l'historiographie du judaïsme français avec une récente Histoire des juifs du Languedoc et des États français du pape.

Pour la petite histoire — mais qui sait ? —, notons que deux hautes autorités rabbiniques ont, cette année, condamné l'une aux USA, la drogue, et la seconde, en Israël, l'usage du tabac. Cette dernière décision ne semble cependant pas avoir fait l'unanimité parmi les chefs spirituels du judaïsme.