Un programme de ce type est en cours d'élaboration, dans le cadre du système mondial de surveillance de l'environnement. Il porte notamment sur la teneur en gaz carbonique, sur le comportement des particules d'aérosol d'origine volcanique dans la stratosphère, sur les gaz présents à l'état de traces, notamment les oxydes d'azote, sur la surface recouverte par la neige et la glace, sur les modifications de l'albédo, c'est-à-dire de la proportion de lumière réfléchie sur terre et en mer.

Tremblements de terre : près d'un million de victimes

Des séismes très meurtriers ont jalonné 1976 : 25 000 morts au Guatemala (4 février), 1 000 morts dans le Frioul italien (6 mai), 5 000 ou 6 000 morts en Nouvelle-Guinée indonésienne (26 juin), 563 morts à Bali (14 juillet), 700 000 morts peut-être dans la région chinoise de Tang-shan et de Tien-tsin (28 juillet), 6 000 morts ou plus aux Philippines (16 août), plusieurs milliers de morts peut-être dans la région de Tang-shan (15 novembre), 5 000 morts en Turquie orientale (24 novembre), 1 540 morts en Roumanie (4 mars 77), plus de 500 morts en Iran (21 mars).

Certes, les Chinois n'ont pas publié de bilan des tremblements de terre qu'ils ont subis non seulement le 28 juillet et le 15 novembre, mais aussi les 16, 22 et 23 août. Ils n'ont ni infirmé ni confirmé le nombre de 700 000 morts révélé par les nouvelles qui ont filtré au début de janvier 1977. Mais elles sont malheureusement vraisemblables : la région de Tang-shan et de Tien-tsin est peuplée de plusieurs millions d'habitants et la secousse principale est survenue la nuit (les séismes nocturnes sont toujours plus meurtriers que ceux qui surviennent pendant la journée).

Si le nombre de 700 000 morts est exact, le séisme du 28 juillet occupe le deuxième rang parmi les tremblements de terre les plus meurtriers dont l'histoire ait gardé le souvenir. Seul le dépasserait la catastrophe qui, en 1556, a tué 800 000 ou 1 million de personnes dans les provinces chinoises du Chan-si, du Chen-si et du Kan-sou.

Toujours si cette estimation est exacte, l'année 1976, pour le nombre de victimes par tremblements de terre, vient au deuxième rang connu, surpassée seulement par l'année 1556. Et les séismes de cette seule année 1976 ont fait plus de victimes que tous les tremblements de terre survenus entre 1900 et 1975. Pour les 75 premières années du XXe siècle, le total des morts par tremblements de terre est estimé, en effet, à 650 000.

Si l'année a été exceptionnellement meurtrière, aucun de ces séismes n'est cependant anormal. Tous se sont produits dans des régions connues depuis longtemps pour leur sismicité. Malheureusement, tous avaient leur épicentre dans des régions très peuplées.

Magnitude

Si l'on compare le nombre des séismes classés par tranches de magnitude, l'année 1976 n'est pas, non plus, une année sismique anormale. Il n'est que de comparer les chiffres publiés par l'UNESCO dans ses Résumés annuels d'informations sur les catastrophes naturelles (de 1969 à 1975 inclus) à la liste provisoire établie par le service national d'information sur les tremblements de terre du United States Geological Survey (1976).

L'échelle des magnitudes permet de calculer l'énergie libérée par les séismes. Mais il faut garder présent à l'esprit le fait que cette échelle suit une progression logarithmique et que, par conséquent, l'énergie libérée croît extrêmement vite le long de cette échelle.

Il suffit donc de plusieurs tremblements de terre de très forte magnitude pour faire monter le chiffre de l'énergie globale libérée par les séismes pour une période donnée.

Si l'on prend comme base de comparaison l'énergie sismique globale libérée annuellement par les séismes de magnitude égale ou supérieure à 6,5, 1976 est, encore une fois, une année normale.

Certes, l'énergie globale libérée en 1976 est la plus forte de cette courte série. Mais de peu. Et encore le chiffre de 3 130 × 1014 joules est-il très inférieur au maximum annuel de la période 1904-1953 : en 1906, l'énergie libérée fut de 12 090 × 1014 joules. Cette année-là fut tout à fait exceptionnelle par le nombre de séismes de magnitude égale ou supérieure à 8 : il s'en produisit six, alors qu'on n'en compte chaque année en moyenne qu'un ou deux atteignant ces magnitudes. Par comparaison, rappelons que l'énergie globale libérée en 1930 n'a été que de 215 × 1014 joules.

De telles variations, qui s'étendent dans un rapport de 1 à presque 6, peuvent sembler importantes surtout si l'on tient compte du fait qu'elles se sont produites pendant une période qui ne couvre pas même trois quarts de siècle. Mais, justement, la brièveté de la période considérée ne permet pas de se faire une idée des fluctuations de l'activité sismique de la planète : 75 ans, c'est toute une vie d'homme mais ce n'est rien pour la Terre, dont l'évolution se poursuit depuis plusieurs milliards d'années.

Mouvements

Depuis une quinzaine d'années, on s'est rendu compte que la face de la Terre n'est pas immuable. La surface de notre planète est faite de plaques rigides qui sont en mouvement perpétuel les unes par rapport aux autres (Journal de l'année 1970-71). Selon l'époque (à l'échelle des temps géologiques) et selon l'endroit, deux plaques voisines s'écartent, se rapprochent ou se frottent. Et la très grande majorité des séismes se produit sur les pourtours des plaques, là où les contraintes dues à ces mouvements relatifs s'accumulent jusqu'à casser la plaque rigide.