Enfin, d'autres renseignements sur la planète peuvent être obtenus indirectement d'après le comportement de l'Orbiter sur son orbite, les perturbations constatées sur les ondes radio des deux engins, etc. Ainsi, l'orbite et la masse de Mars peuvent être connues avec une plus grande précision ; les radars du Lander révèlent la réflexion des micro-ondes par le sol ; en traversant l'ionosphère, les signaux radio subissent des changements qui permettent de calculer la densité électronique de cette couche ; les liaisons entre le Lander et l'Orbiter renseignent sur la turbulence de l'atmosphère martienne ; d'après le freinage naturel subi par ce dernier module, on calcule la densité de l'atmosphère supérieure de Mars ; le déphasage des ondes entre Mars et la Terre indique la concentration des électrons entre les deux planètes ; ces mêmes signaux, lorsque le Soleil se trouve entre les deux astres (conjonction supérieure), permettent de vérifier la théorie de la relativité.

Miniaturisation

Ces sondes spatiales sont de véritables prodiges de la technologie de pointe. Imaginons donc qu'il soit devenu possible de construire des vaisseaux spatiaux aussi grands que l'on veut, que les voyages interplanétaires soient devenus routiniers et qu'il ait été décidé d'envoyer une expédition scientifique explorer une planète encore vierge pour en étudier les aspects essentiels. Il y aurait à bord du vaisseau un météorologiste, un géologue, un biologiste, un chimiste, un géographe (disposant d'un hélicoptère pour faire le relevé photographique), un technicien des télécommunications... Imaginons aussi le tonnage du matériel nécessaire à ces hommes pour accomplir leur mission.

Eh bien, tout cet équipage a été remplacé (du moins pour des tâches simplifiées) par des instruments miniaturisés à l'extrême. Dans un volume de 30 cm de côté se trouvent tissés dans le Viking 300 000 transistors, 2 000 autres composants électroniques, un millier de connexions électriques.

Ainsi, l'imposante expédition interplanétaire se trouve pour l'instant réduite à un Orbiter de 2 324 kg et à un Lander qui en pèse 1 118, le tout fonctionnant avec une consommation d'énergie des plus modestes : 620 W, fournis par le Soleil, pour l'Orbiter, 70 W pour le Lander, alimenté par un générateur qui transforme en électricité la chaleur dégagée par la désintégration spontanée du plutonium 238.

Échantillons

Sur les autres mondes, la vie peut adopter des formes différentes de celles que nous connaissons sur la Terre. Pour leur première expérience de cette nature, les responsables des missions Viking 1 et 2 ont dû limiter leurs ambitions. Ils sont partis du principe que d'éventuels organismes martiens avaient de grandes chances de se rattacher à l'une des deux modalités qui régissent la vie terrienne : celle des animaux, qui consomment de l'oxygène pour leurs réactions de combustion et qui rejettent du gaz carbonique ; celle des végétaux, dont la photosynthèse est, au contraire, fondée sur l'absorption de gaz carbonique et le rejet d'oxygène.

Trois dispositifs ont été prévus afin de détecter la vie par autant de méthodes différentes. Dans les trois cas, la petite pelle mécanique du Lander prélève un échantillon du sol, qui est introduit dans les chambres d'expérience par des entonnoirs prévus à leur partie supérieure.

Dans l'expérience par pyrolyse (décomposition chimique par chauffage), l'échantillon est versé dans une petite enceinte où sont reproduites les conditions du milieu martien, notamment la lumière solaire, riche en ultraviolets, et l'atmosphère à base de gaz carbonique et d'oxyde de carbone, mais ces gaz ont été marqués par le carbone radioactif.

Après plusieurs jours d'incubation, d'éventuels micro-organismes ayant le même métabolisme que ceux de la Terre ne peuvent qu'absorber des atomes radioactifs. Chauffé ensuite à 600 °C, l'échantillon dégage des vapeurs qui, collectées et analysées, révéleront l'existence de formes vivantes par des traces de radioactivité.

La deuxième expérience est une variante de la précédente. Ici, l'échantillon est humecté avec un liquide nourricier contenant du carbone radioactif : en présence de microorganismes, il y aura libération de substances volatiles ou de gaz carbonique radioactif.