Principale victime de ce scandale. Kakuei Tanaka (prédécesseur de Takéo Miki) est arrêté en juillet 1976, puis libéré sous caution un mois plus tard. Son procès (et celui d'autres personnes impliquées dans l'affaire) s'ouvre fin janvier 1977. L'ex-Premier ministre, qui est accusé d'avoir reçu 500 millions de yens (approximativement 1,5 million de dollars) de pots-de-vin de Lockheed, nie. Le verdict attendra probablement l'épuisement de toutes les procédures d'appel ; elles peuvent prendre cinq ans...

Incertitudes

Sur le plan intérieur, la fin de l'année 1976 est marquée, en novembre, par la cérémonie célébrant le cinquantième anniversaire de l'accession au trône de l'empereur Hiro-Hito.

La vie sociale connaît peu de troubles, exception faite de quelques violentes manifestations, à la fois écologistes et gauchistes, contre le nouvel aéroport de Tokyo, à Narita, qui doit ouvrir à la fin de 1977. Ce calme relatif fait bientôt place aux incertitudes et aux passions : au début de l'été 1977, la campagne pour le renouvellement de la moitié de la Chambre haute (Diète) bat son plein. Le déclin des deux grandes formations (PLD et parti socialiste) qui ont dominé la vie politique depuis 1945, amorcé lors des législatives de décembre 1976 et confirmé par les sondages, marque le début d'une réorganisation politique. Il est difficile d'en prévoir l'orientation.

Prospérité

L'économie redémarre en 1976. Certes, le miracle des années 50 et 60 est révolu. L'année fiscale 1976 (qui s'achève en mars 1977) enregistre de bons résultats : taux de croissance proche de 6 % ; balance des paiements excédentaire (+ 3,3 milliards de dollars), pour la première fois depuis 1972, grâce à un record de la balance commerciale (plus de 11 milliards de dollars). Le taux d'escompte de la Banque du Japon tombe de 6,5 à 6 % en mars 1977, puis de 6 à 5 % en avril, ce qui stimule l'activité économique. Le raffermissement du yen depuis la mi-1976 prouve la bonne santé de l'économie.

Ce regain de prospérité s'accompagne d'une politique exportatrice agressive, en direction notamment des États-Unis et surtout de la CEE. Avec la Communauté européenne, les échanges sont particulièrement déséquilibrés : l'excédent japonais, qui dépasse 4 milliards de dollars, s'accroît encore début 1977. Des négociations s'ouvrent entre Tokyo et Bruxelles.

Les heurts d'intérêts se poursuivent au sein du triangle Tokyo-Pékin-Moscou, où tout dialogue soviéto-nippon provoque l'ire des Chinois et où toute esquisse de rapprochement sino-japonais inquiète le Kremlin.

Jordanie

Amman. 2 620 000. 26. 3,3 %.
Économie. PIB (74) : 358. Énerg. (*74) : 388. C.E. (74) : 17 %.
Transports. (*74) : 26 300 + 7 000. (74) : 371 M pass./km.
Information. (73) : 4 quotidiens ; tirage global : 48 000. (73) : 521 000. (73) : 80 000. (74) : 22 000 fauteuils. (73) : 40 000.
Santé. (73) : 654.
Éducation. (73). Prim. : 352 696. Sec. et techn. : 125 928. Sup. : 8 186.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946, sous le nom de royaume Hachémite de Jordanie. Constitution de 1951, amendée en 1976. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Moudar Badrane.

Missiles

Le chantage triangulaire mené par le roi Hussein, en 1975 et 1976, entre Washington, Riyad et Moscou pour obtenir un système de défense anti-aérien porte enfin ses fruits. Il est finalement annoncé, en septembre 1976, que l'Arabie Saoudite financera, pour 540 millions de dollars, l'achat de 14 batteries de missiles américains Hawk, 100 canons anti-aériens Vulcan et 300 engins anti-aériens Red Eye. Mais la longue valse-hésitation menée par le roi entre les États-Unis et Moscou a quelque peu assombri les relations jordano-américaines.

Certains journaux américains vont même jusqu'à accuser le roi d'avoir touché des subsides de la CIA, tandis que des rumeurs assurent qu'un gouvernement palestinien OLP « modéré », installé à Amman à la place du roi, aurait la faveur du Département d'État... Cette vague de mauvaise humeur s'apaise, et Jimmy Carter s'avoue impressionné par le « réalisme » de son hôte, lorsqu'en avril le roi se rend à Washington, où il fait montre d'une extrême prudence au sujet d'un règlement prochain du conflit israélo-arabe.

Damas

L'union avec Damas, apparemment contre nature, se révèle pourtant, à la longue, de plus en plus efficace. Les deux pays n'ont-ils pas en commun, sinon un adversaire, du moins un souci permanent : celui d'une présence militaire palestinienne dont ni l'un ni l'autre ne veulent, et que la Syrie s'efforce (avec l'approbation tacite du roi) de gommer au Liban ; sur cette base, un front commun égypto-syro-jordanien se reconstitue en octobre 1976, au sommet arabe du Caire. Dans le sillage de Damas, le roi Hussein se réconcilie avec Sadate et il confirme ce rapprochement en se rendant au Caire, trois mois plus tard. Fort de l'appui égyptien (Sadate affirme que la Jordanie fait à nouveau partie du champ de bataille), le roi, dans une déclaration remarquée, reprend l'initiative. « Je suis, déclare-t-il, favorable à la création de liens étroits entre la Jordanie et le nouvel État palestinien. »