L'armée indonésienne, fin mai, écrase une rébellion tribale dans l'Irian-Jaya (partie occidentale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée). Le gouvernement Suharto s'efforce de déterminer si cette révolte est liée au Mouvement de libération de la Papouasie.

Timor

L'acte d'intégration au sein de l'archipel indonésien de Timor oriental est officiellement signé par Suharto le 17 juillet 1976 ; l'armée de Djakarta ne parvient pas à mater la guérilla animée par le Fretilin. L'Indonésie est, en outre, accusée de s'être livrée à des massacres massifs, lors de l'invasion (décembre 1975) de l'ancienne colonie portugaise. Selon une étude rédigée par des témoins peu suspects de sympathie pour la résistance locale, 10 % environ des habitants (60 000 sur 600 000) ont été tués par les forces indonésiennes.

La démographie, dans l'archipel, reste galopante (2,6 % par an), tandis que l'économie demeure étroitement dépendante de l'extérieur. Les capitaux étrangers représentent toujours entre 60 et 65 % du total des sommes investies. Quant à la dette extérieure, enflée par la crise de la compagnie pétrolière nationale, Pertamina, elle avoisine 10 milliards de dollars. En 1977, le remboursement du service de la dette correspond à 16,6 % des recettes d'exportations. Revenant sur une décision antérieure, Djakarta annonce, le 20 mai 1977, qu'elle bloque le prix de son pétrole brut jusqu'à la fin de l'année, « afin d'aider à préserver l'unité et la solidarité de tous les membres de l'OPEP ».

Iran

Téhéran. 32 140 000. 19. 2,9 %.
Économie. PIB (73) : 945. Production : G(73) 172 + A(74) 145 + I(72) 142. Énerg. (*74) : 1 272. C.E. (73) : 23 %.
Transports. (73) : 2 144 M pass./km, 4 432 M t/km. (72) : 393 900 + 87 600.  : 480 000 tjb. (74) : 780 M pass./km.
Information. (72) : 39 quotidiens ; tirage global : 750 000. (72) : *7 000 000. (73) : *1 200 000. (73) : 248 000 fauteuils ; fréquentation : 22,6 M. (74) : 806 000.
Santé. (72) : 10 053.
Éducation. (73). Prim. : 3 646 421. Sec. et techn. : 1 778 469. Sup. : 123 114.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlevi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveyda.

Armes

Le climat s'alourdit avec les États-Unis à la suite de la publication, le 1er août 1976 à Washington, d'un rapport du Sénat qui affirme que les ventes d'armes américaines à l'Iran ont atteint un niveau inquiétant. Ce document fait valoir notamment que la présence de 24 000 experts américains en Iran équivaut en fait à un engagement de Washington et placerait l'Administration devant un choix difficile en cas de guerre. Cette mise en garde à peine voilée suscite une vive irritation à Téhéran, en dépit des assurances de H. Kissinger qui affirme que la poursuite des fournitures d'armes est « essentielle à la sécurité des États-Unis et à la stabilité dans la région ». Le chah menace de se tourner vers d'autres fournisseurs, rappelant qu'en fin de compte « les États-Unis et le monde non communiste ne peuvent se permettre de perdre l'Iran ».

La position privilégiée des États-Unis à Téhéran n'est pas près d'être remise en cause, et la visite qu'effectue le président Giscard à Téhéran, du 4 au 7 octobre, ne débouche sur aucun résultat spectaculaire susceptible de contrarier à long terme cette tendance.

Pétrole

Téhéran est obligé de tenir compte de l'incertitude des revenus pétroliers, qui sont estimés pour l'année en cours (mars 1977-mars 1978) à 19,5 milliards de dollars, soit un milliard de moins que pour l'exercice précédent. À ce propos, le chah estime que son pays a déjà perdu 40 % de son pouvoir d'achat à l'importation depuis la dernière hausse des prix, le 1er octobre 1975, et réclame en conséquence une augmentation d'au moins 15 % lors de la prochaine réunion des ministres du pétrole des pays de l'OPEP, le 15 décembre, au Qatar.

Le budget publié vers la mi-février prévoit une baisse des dépenses militaires de 2,3 milliards de dollars. Pour réduire le déficit estimé à 1,7 milliard de dollars, l'Iran va s'efforcer de payer à l'avenir avec du pétrole les équipements commandés à l'étranger. Il tente également de diminuer sa dépendance à l'égard des recettes pétrolières, en améliorant la perception des impôts et en relançant ses exportations non pétrolières. Il entend cependant maintenir son ambitieux programme nucléaire, qui prévoit l'achat d'une vingtaine de réacteurs avant la fin du siècle.

Nucléaire

En juin 1977, Téhéran confirme sa décision d'acheter à la France deux centrales nucléaires ainsi que le combustible nécessaire à leur fonctionnement. Les Iraniens, qui se sont également adressés à la Suède, au Japon, à l'Italie et à la RFA, souhaitent diversifier ces types de centrales afin de lever les réticences de Washington, qui hésite à signer un contrat pour la construction de huit centrales nucléaires aussi longtemps que l'Iran ne se sera pas engagé a fournir de strictes garanties.