En août, la police intervient à Johannesburg, pour disperser une manifestation étudiante de protestation contre l'apartheid. À la même époque, Clara Rohm, épouse d'un savant atomiste, et Breyton Breytenbach, poète rentré d'exil, sont emprisonnés, ainsi que plusieurs autres personnalités libérales blanches. Le 26 novembre, le poète est condamné à 9 ans de prison pour activités terroristes. En mars 1976, les dirigeants de Pretoria entrent en conflit avec les autorités catholiques romaines, qui veulent supprimer purement et simplement la ségrégation dans leurs établissements d'enseignement.

En matière de développement séparé, les difficultés s'accumulent avec les métis comme avec les Noirs. En novembre 1975, Sanny Léon est destitué par Pretoria de son poste de président du Conseil national des métis. En mars 1976, le chef Gatsha Buthelezi, Premier ministre du Zoulouland, prononce à Soweto un discours violemment hostile à la politique des Bantoustans, accusant J. Vorster de vouloir diviser le pays. En avril, c'est le chef Kaizer Matanzima, Premier ministre du Transkei, qui reproche à Pretoria de refuser d'amnistier le leader nationaliste noir Nelson Mandela, condamné à la détention à vie en 1964.

Cependant, en mai, la Constitution du Transkei (Bantoustan, qui doit accéder à l'indépendance le 26 octobre 1976) est approuvée par le Parlement. Cette décision aura pour conséquence de laisser plus d'un million et demi de Noirs sans patrie. En effet, tous les Noirs originaires du Transkei vont perdre leur nationalité sud-africaine, sans pour autant acquérir automatiquement celle du nouvel État.

Namibie

La ligne de défense avancée de l'Afrique du Sud se déplace de plusieurs milliers de kilomètres vers le sud avec la perte du glacis angolais. Elle se trouve désormais sur le fleuve Cunene, qui marque la frontière entre l'ancienne colonie portugaise et le Sud-Ouest africain, que les nationalistes noirs dénomment Namibie.

Les dernières forces sud-africaines ayant participé à l'intervention armée en Angola, aux côtés des troupes de l'UNITA et du FNLA, se replient en mars 1976 en territoire namibien. C'est à cette époque que s'installe un climat de peur parmi la minorité blanche du Sud-Ouest africain. En effet, beaucoup d'Européens redoutent que le corps expéditionnaire cubain ne pénètre en Namibie pour venir à l'aide des nationalistes noirs de la South West African People's Organisation (SWAPO), comme ils sont venus à l'aide du Mouvement populaire de libération de l'Angola d'Agostinho Neto.

Guérilla

Les craintes des Blancs de Namibie sont d'autant plus difficiles à dissiper que les dirigeants de la SWAPO s'engagent dans une intensification de la lutte armée : guérilla aux frontières, où en avril quatre Blancs sont tués dans une embuscade, les maquisards utilisant le territoire angolais comme sanctuaire ; début de terrorisme urbain à Katatura, ville noire jumelle de Windhoek, où éclatent à plusieurs reprises fusillades et incidents.

D'autre part, la conférence constitutionnelle de Windhoek, dont la quatrième session a débuté en juin, n'est pas parvenue à définir un statut politique qui ait l'accord des diverses communautés raciales du pays.

De leur côté, les dirigeants de la SWAPO, reconnus comme seuls interlocuteurs valables par l'ONU et par l'OUA, sont divisés par des querelles intestines. La branche extérieure du mouvement, dont le siège est à Lusaka, en Zambie, traverse une phase difficile, due au fait que les autorités zambiennes procèdent à de nombreuses arrestations dans ses rangs. D'autre part, la branche intérieure, réunie en congrès, en juin, dans l'enclave sud-africaine de Walwis Bay, a porté à sa présidence Sam Nujoma, leader en exil, partisan du recours à la lutte armée.

Algérie

Alger. 16 280 000. 7. 3,2 %.
Économie. PNB (73) : 456. Production : A(73) 105. Énerg. (*73) : 628. C.E. (73) : 18 %.
Transports. (*73) : 944 M pass./km, 1 576 M t/km. (72) : *170 000 + *90 000. (73) : 600 M pass./km.
Information. (72) : 4 quotidiens ; tirage global : 254 000. (73) : 725 000. (73) : 260 000. (70) : 184 000 fauteuils ; fréquentation : 89,3 M. (73) : 221 000.
Santé. (69) : 1 698. Mté inf. (65) : 86,5.
Éducation. (71). Prim. : 2 057 048. Sec. et techn. : 287 700. Sup. : 24 334.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Constitution de 1963. Président du Conseil de la révolution et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, auteur du coup d'État qui renverse Ben Bella le 19 juin 1965.

Deux épreuves pour Boumediene : le Sahara occidental et l'opposition interne

Pour les Algériens, l'année 1975-1976 restera marquée par la pierre noire du « double complot ». À l'origine de tout, il y a l'affaire du Sahara occidental, et la tension qu'elle provoque entre Alger et Rabat. Le succès initial d'Hassan II, la manière surtout dont le roi du Maroc est soutenu par la plupart des États africains et arabes (peut-être lassés et agacés de se voir citer sans cesse en exemple le modèle algérien) blessent profondément l'amour-propre et la sensibilité de l'Algérie.