À l'extérieur, l'indépendance des Comores, refusée par l'une des îles de l'archipel, l'île de Mayotte, qui choisissait la départementalisation, les préparatifs du retrait de la France de Djibouti alimentaient les querelles, tandis que la réconciliation, après dix-huit ans de brouille, avec la Guinée de Sekou Touré était accueillie avec satisfaction.

On n'en finirait pas d'aligner ainsi les menus événements souvent significatifs. Pour l'essentiel, malgré leur caractère disparate, ils contribuaient à donner sa couleur à cette année si difficile à interpréter et à étiqueter. Une année de transition, en tout cas, entre un passé qui s'éloigne très vite et dans maints domaines semble déjà oublié et un avenir qui n'est pas encore né, mais dont chacun sent bien qu'il sera fondamentalement différent, qu'il sera bientôt marqué par de grands reclassements. Ce n'est pas, ou pas seulement, l'inconnue que les perspectives électorales font peser sur le régime qui explique cette atmosphère d'incertitude ; c'est plutôt la fragilité des données de la situation politique et plus encore de ce qu'on pourrait appeler sans grandiloquence l'état moral de la nation.