Si l'économie de la région parisienne connaît une évolution inquiétante, il ne faut pas pour autant négliger les atouts essentiels qu'elle conserve en 1975 :
– avec plus du quart des effectifs de la France entière, elle représente encore le plus fort potentiel industriel français. Au surplus, l'appareil productif, largement et profondément modernisé au cours des dernières années, peut rivaliser avec les grands concurrents de la France ;
– la forte concentration des chercheurs (appartenant au secteur public et au secteur privé) « induit un climat d'innovation dont il y a peu d'équivalents en Europe » ;
– le marché de l'emploi « est vaste, varié, riche en professionnels et en cadres de haute qualification ». Sa fluidité est très grande : même pendant les années de basse conjoncture de 1974-1975, 300 000 à 350 000 postes de travail changeaient chaque année de titulaire (contre 700 000 à 800 000 au cours des années précédentes) ;
– l'équipement est d'une grande qualité : le nouvel aéroport de Roissy et celui d'Orly-Ouest, les halles de Rungis notamment permettent d'accentuer le rôle international de la France et sa position centrale en Europe ;
– le renom de Paris dans le domaine culturel et artistique reste grand. Plus de la moitié des étudiants étrangers en France (soit 33 600 au total) ont choisi des universités parisiennes.

L'optimisme (mesuré) des responsables parisiens s'appuie aussi sur les résultats du recensement : le coup de frein donné à la croissance démographique et à la tendance au gigantisme peut certainement être bénéfique. Avec 10 300 000 habitants à la fin du VIIe Plan et 10 700 000 en 1985 (c'est-à-dire sur la base d'une croissance mesurée), la région parisienne pourrait mieux maîtriser ses difficiles problèmes d'emplois et de grands équipements.

Centre

Dans la dépendance du Bassin parisien

Pour le préfet de la région Centre, la physionomie particulière de cette région s'explique avant tout par sa proximité du Bassin parisien : « Si l'influence de Paris se fait sentir de moins en moins fortement au fur et à mesure que l'on gagne le sud de la Région, ses activités industrielles et tertiaires sont en grande partie liées à l'évolution économique du pôle d'activités parisien. »

Cette situation comporte des aspects positifs, mais aussi un certain nombre d'éléments négatifs que le rapport préfectoral met en lumière :

Un point positif

Le développement démographique. La région occupe le 4e rang pour l'accroissement démographique en valeur absolue et le deuxième (après la Provence–Côte d'Azur) en taux annuel : 1,1 % contre 0,8 % pour la France. Ainsi le taux de croissance démographique du Centre est supérieur à celui de la Région parisienne comme à celui des cinq autres régions appartenant (en totalité ou en partie) au Bassin parisien.

Évolution de l'emploi

Depuis 1968, la croissance régionale de l'emploi a nettement dépassé les prévisions réalisées à l'orée du VIe Plan. Ainsi la population active atteignait 884 000 personnes au début de 1974, alors que les prospections avaient retenu un chiffre de 876 000 actifs. En quatre ans, 74 000 emplois salariés ont été créés, soit, en moyenne, plus de 18 000 par an, dans les secteurs secondaire (industries automobile, chimique, électrique et mécanique) et surtout tertiaire.

Globalement favorable, la proximité du Bassin parisien a pourtant présenté un certain nombre d'inconvénients : l'influence de la décentralisation, ou plus exactement des créations de nouveaux établissements, ne s'est pas étendue à l'ensemble de la région. Par ailleurs, elle touche plus l'industrie que les autres activités économiques. Enfin, elle renforce souvent la dépendance du Centre à l'égard de l'extérieur.

La proximité de la Région parisienne a, dans les départements de l'Eure-et-Loir, du Loiret, de l'Indre-et-Loire, des conséquences souvent néfastes :
– urbanisation galopante, qui augmente le coût des équipements publics à réaliser ;
– pression foncière accrue, qui entraîne des conflits fréquents entre ruraux et promoteurs ;
– encombrement des voies de circulation, qui nécessite des charges croissantes pour les collectivités ;
– multiplication rapide des résidences secondaires, qui provoque parfois une dégradation du paysage et tend à accroître certains services publics ruraux.

Limousin

Renforcer l'armature urbaine et rurale

Plus petite région française, le Limousin (738 500 hab.) possède une armature urbaine établie sur deux agglomérations qui regroupent plus de 30 % de la population régionale : Limoges (170 000 hab.) et Brive (60 000 hab.). À quoi il faut ajouter 9 villes de plus de 5 000 habitants et 12 villes (si l'on peut dire) de 2 000 à 5 000 habitants.